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What is the capital of Tunisia?

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What is the capital of Tunisia?

Omission de la préposition après le verbe « aller »

Je suis d’accord avec vous, l’omission de la préposition est dans ce cas interdite.

Il faut savoir que Victor Hugo est plutôt connu pour avoir pas mal de fautes dans ses textes. Je ne serais pas surpris que ce soit simplement l’une d’elles.

Il est aussi possible (invraisemblable) que cette omission ait été légale en son temps.

Je joins une référence de TV5 monde sur les fautes des grands écrivains Français: https://information.tv5monde.com/culture/les-fautes-de-francais-des-grands-ecrivains-67960

Il n’y aurait pas de faute dans cet usage si l’on considère que la barrière dans une ville, en particulier Paris, ce n’est pas le nom d’un quartier mais plutôt un nom de location piétonnière, praticable par un véhicule ; il est similaire à l’usage de « aller place », dont on peut trouver beaucoup de cas dans la littérature ; de nos jours c’est un usage très courant (en particulier en donnant des indications) ; on le retrouve pour tous les noms d’artère et d’endroits piétonniers (place, square, boulevard, rue, impasse, …). Si on considère donc « barrière » comme un nom du même type que « place », pour rester consistant on ne peut pas reconnaitre de faute.

quelques exemples pour le mot « rue »

  • Il aborda un commissionnaire, lui mit dans la main cinq francs, et le chargea d’aller rue Paradis, chez Jacques Arnoux, pour s’enquérir près du portier «si madame était chez elle» (FLAUB., Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 99).

  • Si tu veux donner à Nathan quelque bonne leçon, nous irons tous trois chez toi; là je te prouverai, pièce en main, que tu peux l’empêcher d’aller rue de Clichy, sous peu de temps, si tu veux être bonne fille (BALZAC, Fille Ève, 1839, p.197).

  • Ici, nous ne sommes pas très bien placés pour le boucher. Je crois qu’elle est obligée d’aller rue Lepic. Il y en a bien un plus près, au coin de la rue Lamarck (…). Mais elle s’est brouillée avec lui (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1932, p.100).
  • Elle s’efforçait de ne pas montrer sa jalousie (…) chaque fois qu’il quittait la charcuterie pour aller rue Pirouette, et qu’elle s’imaginait les plaisirs défendus qu’il devait y goûter (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p.743).

  • Au moment où Eugénie Garin, ou, si vous le préférez, la Turquoise quittait, vêtue en ouvrière, son petit hôtel pour aller rue de Charonne, un coupé de remise qui montait la rue de Clichy vint s’arrêter devant la grille du jardin (PONSON DU TERR., Rocambole, t.2, 1859, p.383).

  • Je voudrais, évitant un éclat, gagner la fin de mai en continuant à aller rue de Berri, me faire rare, rare, rarissime, cet été à Saint-Gratien (GONCOURT, Journal, 1891, p. 52).

On trouve de même beaucoup de cas pour « aller place ».

Il n’y a pas d’erreur, il est tout à fait correct de dire :

aller barrière du Maine.

La barrière du Maine désigne ici un lieu, un quartier délimité et non pas une barrière physique. D’ailleurs je ne sais pas si à l’époque des Misérables la barrière existait encore physiquement.

De la même façon qu’on dit :

  • Je vais rue du Maine.
  • Je vais boulevard Montparnasse.

on dit :

  • Je vais barrière du Maine.

La question qu’on pourrait donc se poser c’est de savoir pourquoi certaines éditions ont mis « à » suivi de l’article défini ? À mon avis (tout à fait personnel, j’en conviens) c’est que les correcteurs des éditions comportant le à connaissaient mal la géographie et/ou l’histoire de Paris et ont pensé à une barrière au sens physique et ont fait une correction mal à propos.
Je viens de vérifier l’exemplaire des Misérables dans la Bibliothèque de la Pleïade, réputée pour la qualité de son travail d’édition, et qui est très vraisemblablement basée sur les manuscrits originaux de Victor Hugo, il y est bien écrit « Tu serais homme à aller barrière du Maine ! ». Victor Hugo connaissait très bien Paris et savait qu’il parlait du quartier. Tout comme à la ligne suivante il écrit :

Je suis capable de descendre rue des Grès…

Par contre avec d’autres verbes la préposition s’imposerait, par exemple, comme il écrit à la suite :

Je suis capable de descendre rue des Grès, de traverser la place Saint-Michel

il aurait écrit « de traverser la barrière du Maine ».

Je dirais tout d’abord que les romanciers peuvent faire parler leurs personnages comme bon leur semble. On ne peut pas imputer à Victor Hugo une faute de français d’Enjolras, ni de Jean Valjean ou du père Fauchelevent, ni de qui que ce soit d’autre. Le roman serait bien fade si les misérables des Misérables s’exprimaient tous comme des académiciens.

Ensuite, le tour aller barrière du Maine n’est pas fautif. On dit bien :

  • J’habite avenue Jean Jaurès.
  • T’arrives Gare de l’Est, tu vas Gare du Nord et tu prends le train pour Lille.

C’est plutôt dans un contexte de déplacement d’un point à l’autre, d’une adresse à l’autre d’une ville qu’on l’emploie.

Enfin, être homme à faire quelque chose, c’est être capable de faire cette chose. On ne peut pas le remplacer par être un homme ici.

La barrière du Maine à l’époque de l’action du roman :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_barrières_de_Paris#/media/Fichier:Paris-Barrière_du_Maine_1820-03.jpg

Il est correct de ne pas mettre de préposition lorsqu’on indique un endroit par le nom donné à la voie de communication (odonyme).

J’habite Rue de la République

Je vais Place de la Nation

Je me rends Chemin des Postes

On peut aussi rencontrer le même usage pour des noms de lieux qui ne sont pas à proprement parler des odonymes mais qui y sont assimilés en pratique:

je vais Gare du Nord

On peut imaginer que par métonymie, les locaux appellent la voie qui passe devant cette barrière (qui est en fait un bâtiment d’octroi), voire le quartier entier, également "barrière du Maine", et l’utilisent dès lors également comme un odonyme.

Il y en a en tout cas un exemple similaire à Bruxelles, où le bâtiment d’octroi de l’ancienne "barrière de Saint-Gilles" a disparu, mais le carrefour où il se trouvait est néanmoins toujours appelé "barrière de Saint-Gilles" de nos jours.

Au contraire, on peut construire le complément adverbial sans préposition avec rue, boulevard etc.1, 2 et c’est plutôt le tour avec la préposition qui pourra être qualifié de « tour primitif » (LBU 314 c 2°) :

Arrivé rue Neuve-Sainte-Geneviève. (Balzac)
Il alla dîner rue
Saint-Jacques. (Flaubert)
Courez rue du Ranelagh prévenir Madame
Constance. (Giraudoux)
Je me trouvais justement avenue Hoche.
(Modiano)
[…] de se montrer ou non cours de l’Intendance
avec un apprenti en casquette. (Poirot-Delpech)
Dans un immeuble qui
se construisait quai d’Orsay. (L. Weiss)
Vous viendrez villa Andréa
ensemble. (Fl. Delay)

[ Le bon usage, Grevisse et Goosse, éd. Duculot, 14e, § 314 c 2° (exemples tirés de) ]

On peut faire un certain rapprochement entre le complément d’objet et le complément adverbial et dans ce contexte, on trouve chez certains verbes une concurrence entre ces compléments : généralement (hormis rue, boulevard etc.) on peut employer le verbe habiter directement ou avec une préposition de lieu (J’habite Paris ou À Paris). (LBU14 § 297 b 6°)

Il y a des différences dans l’emploi des prépositions (à), dans et sur pour marquer le lieu selon qu’on réfère à l’idée d’un volume (dans) ou à celle de l’accès ou de la vue (sur), entre autres. Quand le mot rue etc. s’accompagne de la dénomination, il peut être précédé de dans/sur selon ces différences ou employé sans préposition ni article (Je l’ai croisé avenue d’Iéna). (LBU14 § 1049 b 1°)

« La préposition à se justifie quand le lieu est envisagé comme un
point : Il arriva À la rue de Grenelle. On la trouve parfois dans
d’autres cas, ce qui est généralement blâmé : Ils habitaient un bel
appartement, À la rue des Minimes
(PAGNOL, Gloire de mon père, p.
69). — Elle est plus courante avec quai : Ça lui rappelait leurs
petites séances d’autrefois, AU quai Napoléon
(FLAUB., Éduc., II,
6). — Elle transporta sa mélancolie [= elle déménagea] AU quai
d’Orléans
(GREEN, Jeunesse, p. 232). — Elle est normale quand on
désigne par métonymie une institution ayant son siège dans cette rue :
[ Ribbentrop et son ambassadeur en France […] sont reçus au Quai
d’Orsay
[= ministère des Affaires étrangères à Paris] (SEGHERS, La
Résistance et ses poètes
, p. 23). LBU14 § 99 b].

[ Le bon usage, Grevisse et Goosse, éd. Duculot, 14e, § 1049 b 1° ]


1 La question est distincte de celle de la tendance à supprimer du complément du nom des mots rue etc. la préposition même dans des cas où traditionnellement on a de, soit quand le nom de la rue etc. est celui d’une personne précédé d’un titre (place DU Roi Albert) ou quand le complément n’est pas un nom de personne (Avenue DE Versailles). (LBU14 354 a)

2 On notera par ailleurs que cet emploi n’apparaîtrait pas nécessaraiement dans toutes les variétés régionales. Voir «Rue X»: La grammémisation à l’œuvre dans la parole (1997), Jeanne-Marie Barbéris, à la note 5.

 

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