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What is the capital of Tunisia?

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What is the capital of Tunisia?

Le « racisme anti-francophone(s) » : qualification de la base, nombre ?

Ça dépend de si tu considères anti-francophone strictement comme un adjectif, et tu l’accordes donc avec le nom singulier, ou comme si tu le considères comme un qualificatif plus vague, et donc il devient anti-francophones parce qu’il s’applique évidemment a tous les francophones. Tu cherches ici une certitude qui est autrement laissée à l’appréciation de l’écrivain.

Le chef du Parti Québécois, Pascal Bérubé, a qualifié ces propos de
racisme anti-francophones

Il semble évident que ce ne sont pas les propos qui sont qualifiés d’anti-francophone, donc le pluriel ne peut venir de là.
En revanche, ici, c’est le racisme qui est anti-francocophone, donc accord avec ce mot (donc singulier, de mon point de vue). Cette analyse va à l’encontre de certaines sources, donc je détaille mon raisonnement infra.

Dans les cas où est qualifiée une chose, il n’y a pas de difficulté (exemple dans le Monde en 2005, au pluriel, à propos du racisme anti-Blanc, dont l’évolution en antiblanc va dans le sens de mon analyse, d’ailleurs).

En revanche, quant à savoir s’il faut employer un singulier “générique” ou accorder en raison de la multiplicité des individus visés, cela reste plus discutable. Il faut d’abord distinguer s’il la deuxième partie du composé est un nom ou un adjectif. Voyons ce qu’en pense Jean Girodet (Pièges et difficultés de la langue française, 1988, art. « anti », III) :

  1. Quand le second élément est un adjectif, il est variable : Des décisions anticonstitutionnelles.

Manifestement, nous ne sommes pas ici dans ce cas.

  1. Quand le second élément est un nom désignant ce contre quoi on lutte (inconvénient, etc.), l’usage est flottant. Il est conseillé de
    laisser le composé invariable quand il est adjectif et de mettre la
    marque du pluriel quand il est employé comme nom : des phares
    antibrouillard, des antibrouillards.

C’est plutôt de cela dont il s’agit. Mais Girodet ajoute une exception qui pourrait correspondre, puisqu’il est question d’antijeune :

  1. Quand le second élément est un nom qui est déjà au pluriel dans le
    composé au singulier, ce composé est évidemment invariable : La loi
    anticasseurs ( = contre les casseurs). Le racisme antijeunes (contre
    les jeunes).
    […]

André Jouette précise :

Les mots nouveaux commençant par « anti » ne sont quelquefois que de
pseudo-adjectifs : en formulant « mesures antifroid », on entend
toujours : des mesures contre le froid. (Jouette, Dictionnaire
d’orthographe et d’expression écrite
, 1993, art. « anti »).

Sont-ce des mesures « contre le francophone » ? Cela semble peu naturel, donc le cas décrit par Jouette ne correspond pas. Ainsi, d’après l’exemple de Girodet, il faudrait parler de racisme anti-francophones (voire antifrancophones, mais c’est une autre histoire, et je trouve ça peu lisible, même si ça a son importance, je vais y revenir).

Maintenant, un coup d’œil à la page Wikipédia « Racisme antiblanc » nous apprend dès le titre que cette analyse n’est peut-être plus très suivie par l’usage. Une recherche sur Antidote 9 concernant antijeune nous donne deux cooccurrences au singulier (deux articles de Marianne 2, donc des sources très récentes) et aucune au pluriel :

Et si cela témoignait justement d’un racisme antijeune particulièrement pervers?
Marianne2.fr

De façon plus personnelle, je pense qu’il en est du singulier comme de la perte du trait d’union dans la préfixation avec anti. Lorsque le mot est entré dans le langage courant, lexicalisé, il perd sa qualité de composé, devient un terme à part entière, perd du même coup son trait d’union et sa tendance à s’accorder selon le sens pour en venir à un accord traditionnel, plus syntaxique.

Donc : du racisme anti-francophones (= contre les francophones) puis du racisme antifrancophone (car c’est le racisme qui est antifrancophone : on ne fait plus appel aux termes de la composition). Le maintien du tiret est possible, mais là, on entre aussi dans un autre sujet, qui a à voir avec l’esthétique de la langue écrite et la qualité du langage inventé (Jouette évoque à juste titre la paresse d’un usage excessif de ce préfixe – ibid.).

 

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