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What is the capital of Tunisia?

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What is the capital of Tunisia?

« Moi qui fait » ou « moi qui fais » ?

A priori l’accord correct serait “moi qui fais”, le moi étant la forme pronominale du “je”. (source)

« Moi qui fait » est simplement faux. Le pronom qui se réfère à la première personne, et on fait l’accord en conséquence. Alors : « Moi qui fais ».

Qu’est-ce qui peut expliquer cette tendance ?

Le problème est que qui se réfère dans la majorité des cas à une troisième personne, et qui fait (sans moi) est correct. En plus, il n’y a pas de différence de prononciation, et les algorithmes d’orthographie n’indiquent pas d’erreur.

En considérant le pluriel, au présent « je fais » devient « nous faisons » et :

  • « Moi qui fais du bruit, … » devient « Nous qui faisons du bruit, … »

Dans le cas d’un passé composé, « j’ai fait » devient « nous avons fait » et :

  • « C’est moi qui l’ai fait » devient « c’est nous qui l’avons fait ».

Je pense que l’abondance de résultats de Google tendant pour l’autre sens dérive de cette seconde expression au passé composé dont le participe passé est fait.

On peut raisonner comme une abréviation de la phrase originale :

Qui (est la personne qui) fait ?

C’est moi, la personne qui fait !

Ce qui donne :

C’est moi, (la personne) qui fait !

C’est moi, —————— qui fait !

« Moi qui fais », bien sûr.
Pour les francophones, une astuce : pensez à passer au pluriel. « Nous qui est » ne vous semble-t-il pas atroce, comparé à « Nous qui sommes » ?

Une règle : rechercher quel mot reprend « qui » et accorder le verbe avec lui.

  • *C’est moi qui va à la piscine est faux, qui désigne la 1e personne, donc C’est moi qui vais à la piscine ;
  • *C’est toi qui va à la piscine est faux, qui désigne la 2e personne, donc C’est toi qui vas à la piscine ;
  • C’est lui qui va à la piscine est correct, qui désigne la 3e personne.

Autres exemples :

  • *C’est moi qui fait, faux ⇒ C’est moi qui fais ;
  • C’est lui qui fait, juste ;
  • *C’est toi qui veut jouer au ballon, faux ⇒ C’est toi qui veux jouer au ballon.

C’est moi qui fais : la conjugaison du verbe se fait par rapport au sujet « je ».

Je viens de lire le fil de conversation et je ne comprends même pas pourquoi ce « C’est moi qui fais » est si difficile à conjuguer. La phrase dit elle-même que « c’est moi qui fais » donc c’est je, pas il ou elle. On conjugue alors je fais.

C’est moi qui fais.

 

D’abord évidemment il y a la régle générale de l’accord du verbe en nombre et avec la personne se rattachant à l’antécédent.

Même là, parfois l’accord se fera selon le sens voulu : « J’aime mieux que ce soit vous que moi qui VOUS LANCIEZ dans les orages et les tempêtes de la Chambre (BALZAC, Député d’Arcis, Pl., p. 653) ». Sauf que le « pronom personnel nominalisé est de la 3e personne : C’était toujours […] le pauvre moi qui RÉPONDAIT de tout (DE GAULLE, Mém. de guerre, 1.1, p. 280) » (LBU14§931R1).

Ensuite, l’histoire :

On a pu autrefois mettre le verbe à la 3e personne alors que
l’antécédent de qui est un pronom de la 1e ou de la
2e : C’est moy qui lui DIRA (SCARRON, Héritier
ridicule
, I, 1 ). — Ce ne seroit pas moy qui SE FEROIT prier
(Mol., Sgan., II). […] Dans qui est signifiant « c’est-à-dire », le verbe ne
s’accordait pas avec l’antécédent, peut-être parce que l’on considérait qui comme neutre […] — Me de St Pars luy avoit envoyé […] trois personnes à héberger, qui EST un organiste, sa femme et une autre (MAINTENON, Lettres, t. III, p. 284)(LBU14§931H1).

Puis pour reproduire le parler populaire qui met « assez souvent » la 3e personne du verbe pour un antécédent de 1e ou 2e : C’est moi qui le PAIERA (R. BENJAMIN, Gaspard, VI).

Ou dans un tour avec « ne … que + pronom personnel + qui, on trouve parfois l’accord avec un mot comme personne sous-entendu […] Il n’y a que moi qui EST parfait (PÉGUY,
Myst. des saints Innoc., p. 9 ». On notera que :

Cet accord n’était pas rare chez les classiques :+Il n’y aura que vous qui SOIT noble (MALHERBE, t. Il, p. 420). — Je n’ay trouvé que vous qui FUST digne de moy (CORN., Psyché, IV, 3). — £t ne verrons que nous qui SÇACHE bien écrire (MOL., F.
sav.
, III, 2). — Il ne voit dans son sort que moy qui S’INTÉRESSE
(RAC., Brit., Il, 3) […] (LBU14§931H2).

Par ailleurs, « quand l’antécédent est un mot mis en apostrophe […],
le verbe est à la 2e personne (du singulier ou du pluriel, selon
que l’on tutoie ou vouvoie l’interlocuteur ; du pluriel quand on
s’adresse à plusieurs) : Ah ! insensé, qui CROIS que je ne suis pas toi ! (HUGO, Contempl, Préf.)[…] ». (LBU14§931b)

Mais encore, « lorsque qui a pour antécédent un attribut dont le verbe est à
la lre ou à la 2e personne, l’usage hésite entre l’accord avec l’attribut (3e pers.) et l’accord avec le pronom de la lre ou de la 2e personne. […] Si le verbe principal est négatif ou interrogatif, l’accord se fait avec
l’attribut : Vous n’êtes pas un homme qui AIME la flatterie. Êtes-vous un homme qui SAIT
réfléchir ? Êtes-vous Dupont qui m’A écrit hier ? — Êtes-vous celui qui A commis le
crime ?
(HUGO, Lucr. Borgia, II, I, 3.) […] Quand le verbe principal n’est ni négatif ni interrogatif, l’accord se fait le plus souvent avec l’attribut, si celui-ci est un pronom démonstratif ou un nom précédé de l’article défini (sauf avec un numéral cardinal) ou du démonstratif : Je suis celui qui TIENT le globe [dit l’empereur] (HUGO, Lég., XIX, 2) (LBU14§931c)

Sans compter que « si ce qui précède le relatif est un syntagme complexe, on doit
déterminer où se trouve effectivement l’antécédent » (LBU14§931d) (quoique certaines formules permettent un choix : « J’en crois un homme comme vous qui A vu par ses yeux, ou : qui AVEZ vu par vos yeux (LlTTRÉ, s. v. qui, 5°).

Tout en se rappellant évidemment que « quand chacun s’intercale après le pronom relatif qui avec un pluriel comme antécédent, c’est ce pluriel qui doit déterminer l’accord : J’ai deux sœurs qui chacune ONT leur voiture.(LBU14§931e)1

Il est parfaitement naturel que l’on se pose des questions sur le sujet.


  • Selon le moment dans l’histoire, ce pouvait être accepté ou non.
  • Malgré la régle générale de l’accord du verbe en nombre et avec la personne se rattachant à l’antécédent, la langue populaire emploie « assez souvent » le verbe à la troisième pour l’antécédent de première ou deuxième personne, et certains la reproduisent à dessein ou non.
  • La personne qui pose la question a peut-être lu ses classiques ou a observé certaines nuances, avec raison.

1. L’ensemble du contenu est extrait du propos riche, passionnant et incontournable se trouvant dans Le bon usage, Grevisse et Goosse, éd. Duculot, 14e, à § 931. Dix ans après la question et quarante après M. Grevisse, dont on se souviendra toujours, son propos nous rappelle, entre autres, qu’on a déjà fait mieux.

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