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What is the capital of Tunisia?

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What is the capital of Tunisia?

Le yod indu en français populaire et autres particularités du français québecois au subjonctif présent du verbe être?

La prononciation /swaj/ pour /swa/ s’explique, je crois, par les formes soyons /swajɔ̃/ et soyez /swaje/ qui fournissent un radical en /swaj/ ou /swɛj/ pour le français québécois, radical qui est utilisé par analogie pour les autres personnes.

La forme seille, prononcée /sɛj/ j’imagine, est intéressante en ce qu’elle semble prolonger la concurrence entre deux formes du subjonctif présent du verbe être ayant longtemps coexisté en français de France. On a l’évolution suivante du subjonctif présent d’être :

  • latin classique : sĭm – sīs – sĭt – sīmus – sītis – sĭnt
  • roman commun : sĭam/sēam – sĭas/sēas – sĭat/sēat – sĭamus/sēamus – sĭatis/sēatis – sĭant/sēant
  • ancien français : seie/soie – seies/soies – sei(e)t/soit – seiens/soions – seiez/soiez – seient/soient
  • français moderne : sois – sois – soit – soyons – soyez – soient

ĭ représente un i bref et ī un i long.

A l’époque classique (XVIIe siècle), on hésite pour soit, entre la prononciation /swɛ/ et /sɛ/.

Vaugelas préfère /sɛ/. Il dit dans ses Remarques 98 et 99 :

« …Une infinité de gens disent mains /mɛ̃/, pour dire moins /mwɛ̃/, et par conséquent néanmains pour néanmoins, je dais, tu dais, il dait, pour dire, je dois, tu dois, il doit, ce qui est insupportable. »

Il donne ensuite quelques règles pour la prononciation de oi, /wɛ/ (selon la prononciation du temps remplacée depuis par /wa/ en France) ou /ɛ/.

« Premièrement, dans tous les monosyllabes on doit prononcer oi /wɛ/ et non ai /ɛ/, comme loi, bois, dois, quoi, moi, toi, soi, moi, fois, et tous les autres, dont le nombre est grand. Il y en a fort peu d’exceptés, comme froid, crois, droit, soient, soit que l’on prononce en ai, fraid, crais, drait, saient, sait, si ce n’est quand on dit soit pour approuver quelque chose, car alors il faut dire soit /swɛ/, et non pas sait /sɛ/ (…). »

C’est ce dernier Soit! qu’on prononce maintenant /swat/.

Bruneau et Brunot dans leur Précis de grammaire historique de la langue française ajoutent à propos de soit /sɛ/ :

« C’est une vieille prononciation distinguée et courtisane du XVIe siècle; Du Bellay (Regrets, X, v. 12-13) faisait déjà rimer Français et Que je sois; cette rime reste excellente pendant toute l’époque classique. La prononciation /swɛ/ subsistait néanmoins, évoluant en /swa/. En 1805, Domerque exige /swa/ “au nom de l’usage et de la raison”. Il ajoute toutefois : “Des professeurs distingués prononcent à Paris : que je /sɛ/”. »

Je serais curieux de savoir quel est le statut de seille /sɛj/ par rapport à sweille /swɛj/ au Québec. Seille fait-il partie de la langue standard, si ce n’est pas le cas, comment est-il perçu?

 

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