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What is the capital of Tunisia?

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What is the capital of Tunisia?

Ces « bulles » que l’on boit : étendue du sens, nature et depuis quand ?

Que sont les bulles, lorsqu’elles ne sont pas des bulles au sens propres, c’est à dire des globules sphérique de gaz, mais autre chose via métonymie, synecdoque, métaphore ou autre figure de style ?


De la bande dessinée ?

Tout à fait ! Les bulles, ou phylactères, qui accompagnent presque toutes les bandes dessinées, sont si typiques de ce genre de narration que l’on peut facilement trouver quelques expressions liées à la bédé qui n’ont pas ressenti le besoin de la nommer, les bulles remplissant convenablement cette tâche. Par exemple :

  • En 1992 commence à Saint-Malo le festival Quai des bulles qui deviendra de nos jours le deuxième plus important festival de bande dessinée de France par sa fréquentation. Le nom est un clin d’œil en forme de paronomase implicite au roman Le Quai des brumes de Pierre Mac Orlan, dont on tira aussi un film en 1938.
  • Quand le site web et réseau social Babelio propose un palmarès de la « littérature en bulles », il classe les meilleures adaptations d’œuvres littéraires en bande dessinée.
  • Quatre bédéistes québécois créent un atelier de travail : La Shop à Bulles.
  • Un prix littéraire pour une œuvre en bande dessinée, ouverts aux jeunes de 11 à 18 ans : le prix Bulles de Cristal.

Du savon ?

Eh oui ! Au Québec, le Quai des bulles n’a plus à voir avec la bédé. Il s’agit plutôt d’une savonnerie à Kamouraska.

L’appelation n’est pas complètement dénuée de sens : les bulles de savon font partie de notre enfance à tous, et quel enfant n’est pas fasciné par ces entités irisées, si parfaitement sphériques, légères au point de réagir aux moindres moindres mouvements de l’air, mais si fugaces qu’on ne peut les étudier que sur le vif ?

D’ailleurs, les bulles économiques (bulles spéculatives ou bulles immobilières) utilisent cette fragilité et cette tendance à l’éclatement pour qualifier des événements économiques où les valeurs de ventes peuvent s’anéantir en un instant.


Et du vin mousseux, bien sûr, puisque c’était là la question

Qu’en est-il du vin en général en France et en français ? Henri Suhamy, dans son Que sais-je ? sur les figures de style, en donne un aperçu réaliste et commente plus avant :

[…] verre, bouteille, rouge, cep, réserve, pampre, Bacchus, gamay, pays, soleil, terroir, coteau, etc., […] dans une phrase, dans une formule publicitaire, peuvent prendre la place du mot vin. […] Autres exemples :

  • Il a des villages et des appellations plein sa cave, mais il ne vous servira que du onze degrés.
  • Dégustez-moi ce bouquet, c’est du propriétaire, pas du négociant.

[…] D’autre part, l’exemple typiquement français du mot vin scintillant de mille reflets métonymiques révèle l’aspect ethnologique de la question : on parle à des initiés en leur fournissant sur l’objet du discours des précisions très fines qui remplacent le terme générique.

Il se conçoit donc que l’on ait pu voir bulles remplacer vin mousseux, et ce même si l’on avait déjà substantivé mousseux pour la même chose. Mais peut-être aussi cette première appelation de mousseux était-elle trop entachée déjà, au Québec du moins, d’une notion d’infériorité, puisque le terme brisait en fait la catégorie des vins mousseux en deux parties, le noble champagne et le moindre mousseux. En définissant les bulles, on redonnait en quelque sorte une certaine noblesse aux autres vins mousseux, on les réhabilitait.

(Qui plus est, une autre réponse indique qu’une mousse abondante serait plutôt un signe de mauvaise qualité pour un vin mousseux. Peut-être les bulles rachètent-elles en plus un choix de mot malheureux ?)

Car en effet, les mousseux en général et non seulement les champagnes peuvent être désignés par bulles. Il en va ainsi de l’exemple cité dans la question, les bulles « vinifiées comme en Champagne » ne sont assurément pas du vin de Champagne, et on ne prendrait pas le temps d’indiquer une vinification à la champenoise si cette caractéristique était obligatoire aux bulles.

D’autres sources confirment d’ailleurs cette affirmation, le champagne n’a pas l’exclusivité de la dénomination :

  • Bulles Whisky & cie, un « événement grand public rassemblant exclusivement les meilleures bulles, spiritueux et cocktails » (il est ici question des vins mousseux en général).

Et les médias ?

Je relève quelques exemples à partir de Google News en cette fin de décembre 2018, qui donnera un aperçu des possibilités de désignations métonymiques de la bulle et qui montrera empiriquement qu’elles sont bien toutes vivantes aujourd’hui :

  • Des bulles à déposer sous le sapin de Noël ! (section BD – Idées de cadeaux)
    –Le progrès.fr, 21 décembre 2018
  • Champagne bio: les bulles les plus rares
    –Bilan.ch, 21 décembre 2018
  • Causons bulles : La success-story du crémant !
    [un regard sur les vins mousseux vinifiées en dehors de la Champagne, mais selon la méthode traditionnelle]
    –Le Parisien + Les Grappes, 21 décembre 2018
  • Pourquoi les bulles nous rendent pompette?
    –Protégez-vous.ca, 13 décembre 2018
  • 2018 en revue : avril et la bulle du bitcoin
    [bulle spéculative]
    –TheConversation.com, 19 décembre 2018
  • Bd Boum : 35e clap de bulles
    [à propos de la 35e édition du Festival bd Boum de Blois]
    –LaNouvelleRépublique.fr, 23 novembre 2018
  • Champagnes Pol Roger : des bulles adoubées par la reine Elizabeth
    –LeMonde.fr, 17 décembre 2018

Le choix ci-dessus n’est pas entièrement représentatif. Les bulles de vins mousseux dominent plus clairement qu’ici, mais pas outrageusement non plus. Chacun pourra de toute manière recréer l’expérience dans le futur, avec de nouveaux articles et de nouvelles bulles comme résultat.

Je termine en citant de nouveau Henri Suhamy, dans le même ouvrage que précédemment, qui semble nous indiquer que la métonymie et la trope en général possèdent une valeur qui, tout en échappant le plus souvent à notre conscient, assurera probablement la pérénnité dans la langue de ces pourtant si fragiles bulles.

Le caractère allusif et concentré de la plupart des tropes permet de formuler une loi : le principe d’économie et de connivence, grâce auquel l’auteur trouve avec son récepteur un point de contact ténu et discret, mais par où passe, avec la rapidité d’un flux électri

Étant affirmé que LA réponse intéressante ici est bien celle de Montée_de_lait. La valeur de ce qui suit n’est que comptable et donc pas supérieure à celle d’une simple note de bas de page.

Dans les conditions et avec les réserves exposées ailleurs (je ne sais plus où)

Pour ce qui est de la bulle

1  : *rescrit* : 35
2  : *décrétale* : 30
3  : *phlyctène* : 15
4  : *phylactère* : 12
   : *cloque* : 12
   : *décret* : 12
7  : *globule* : 11
   : *vésicule* : 11
9  : *ampoule* : 9
10 : *bref* : 8
   : *mandement* : 8
   : *mousse* : 8

Avec toutes les réserves que m’avait d’abord suggéré l’emploi de surtout par Saint_Jacques, on pourrait donc dire que bulle a surtout le sens de rescrit.
On notera, mais au dixième rang seulement… le sens de mousse. Autant dire qu’on est très loin de signifier surtout le champagne.

Inversement (et, IMHO très curieusement), on trouverait pour Champagne, mousseux au tout premier rang des sens.

On pourrait alors dire que, par le truchement de la mousse, Ce serait plus le champagne qui est surtout lié à la bulle que la bulle ne l’est au champagne.

Très curieusement, selon moi, dans la mesure où… les auteurs les plus qualifiés nous informent que, si on veut tenir Dom Pérignon pour l’inventeur de la méthode… tout indique que son vin était en fait on ne peut plus calme et que les bulles, les maîtres de la mousse… c’est plus du… mauvais 😉 côté de la Manche qu’il faille les chercher…

Pour au passage suggérer ce lien vers une véritable encyclopédie aussi savante qu’autorisée d’accès libre et gratuit (le cumul est assez rare pour être remarqué) : http://maisons-champagne.com/fr/encyclopedies/histoire-du-champagne/ qui consacre toute sa première partie à l’histoire.

À votre bonne santé et encore une fois, joyeuses fêtes!

 

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