Je dois avouer qu’à la première lecture (et même en l’énonçant à voix haute) cette phrase avait pour moi un sens allant dans l’idée de « fais le premier pas ». Sans prêter attention au trait d’union, le sens orignal m’aurait complètement échappé.
Sinon, je pense que ce genre de tournure de phrase est à proscrire, au même titre que les « j’ai pas fait mes devoirs », etc.
Enfin, très personnellement, cette façon de faire une négation me fait autant sourciller que d’autres abus de langage tel que « C’est qui qui ..? » ou « C’est où que ..? », etc.
Ça ne me semble pas naturel de faire disparaître le ne sans raison.
Il y a deux aspects dans ta construction. La suppression du ne et l’inversion du pronom avec le verbe.
La forme la plus standard est « Ne le fais pas ! » Une forme orale courante (je ne la qualifierais pas d’incorrecte, simplement d’orale et de familière) est « Le fais pas ! »
Ton « Fais-le pas ! » place le pronom à la même position que dans la tournure de l’impératif affirmatif. Grevisse constate qu’il y a une tendance à adopter cette tournure dans la langue populaire, en particulier au Québec.
J’ai souvent entendu « fais-le pas » quand mon professeur de judo disait « fais-le pas tomber. »
Pour moi, cette forme est un solécisme qu’on retrouve dans les couches populaires en France.
À éviter d’utiliser en France.
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