Lost your password? Please enter your email address. You will receive a link and will create a new password via email.

What is the capital of Tunisia?

Please type your username.

Please type your E-Mail.

Please choose the appropriate section so the question can be searched easily.

Please choose suitable Keywords Ex: question, poll.

Type the description thoroughly and in details.

What is the capital of Tunisia?

« Un tien(s) vaut mieux que deux tu l’auras » se trouve dans quelle oeuvre de Gilles Corrozet et on l’y retrouve avec ou sans « s » ?

Une autre source indique simplement qu’il « a repris les fables d’Ésope dans son ouvrage Les Fables du très ancien Ésope » et qu’il aurait traduit la morale en s’inspirant du proverbe espagnol dont on a fait état dans la question mais ce n’est pas dans la fable « Du pescheur et du petit poisson » qu’on trouve dans une édition très postérieure à la vie de l’auteur :

enter image description here

Mais plutôt dans « Du Rossignol & de l’Oiseleur » dans une édition de 1542 :

enter image description here

Mieulx vault ung tiẽ que deux fois tu l’auras.
Le tilde note la nasalisation notée par le phonème [ɛ̃] en français moderne selon l’IPA.

À vous de juger de quoi il s’agit ici…

Dans l’édition des Fables de La Fontaine par la Bibliothèque de la Pléiade, on écrit sans s, et l’on ajoute en note1 :

Forme ancienne, et régulièrement dérivée du latin, pour l’impératif de tenir à la deuxième personne du singulier ; à ne pas confondre avec le pronom possessif tien […]

Il n’y aurait donc pas forcément confusion entre l’impératif et le possessif, simplement fixation de l’orthographe là où elle était plus variable avant.

Pour illustrer la variabilité d’alors, on trouve dès 1660 une présentation de ce même proverbe, dans laquelle tiens prend un s, dans le livre Nouveaux Proverbes espagnols et françois, disposez selon l’ordre de l’alphabet… :

Mieux vaut vn tiens, que deux tu l’auras.

Par ailleurs, le Petit Robert indique le XIIe siècle comme première attestation. En fouillant un peu, on trouve une note sur un certain Hugues de Rotelande (ailleurs aussi nommé Huon de Rotelande, ou dans les documents anglais le plus souvent Hue de Rotelande) dans une publication de la Revue anglo-française datant de 1936 :

Hugues de Rotelande, de Crédenhill, en Cornouaille, vivait dans la seconde moitié du XIIe siècle. Son premier travail paraît être le Roman d’Ypomédon, fils d’Hermogènes, qui régnait en Pouille. Fait en vers français, il le dit seulement traduit du latin, mais rien n’établit l’existence de ce prétendu original ; et comme Hugues demande pardon des mensonges qu’il débite, c’est ainsi qu’il appelle ses fictions, il semble convenir par là qu’il est auteur et non traducteur de son livre. Du reste, comme le dit notre savant abbé, ce trouvère a un talent particulier pour les sentences, et on peut citer celles-ci :

Ki bien attend, ne mès attend…
Ki se hâte plus qu’il ne deit,
Suvent li vient mauvais expleit.
On dit ke ki munte trop haut,
Tost pot descendre a mauveis saut…
Cil ki bien aime, tart oublie…
Tost est l’oil ovecque l’amur,
Le Dei la ou l’en sent doiur…
Or sai bien, n’est mie gabas,
Mieux vaut un tiens, ke deux auras.

Trouver l’original est difficile, on en mentionne une copie au musée britannique. Faute d’y trouver accès, je me rabats sur un fac-similé d’une édition allemande de 1889, Ipomedon – Ein Französischer Abenteuerroman des 12 Jahrhunderts (Ipomedon – un roman d’avanture français du 12e siècle), qui semble assez soucieuse du détail orthographique, malgré que la retranscription de la ponctuation apparaît moins rigoureuse :

Meuz vaut un ‘tient’ qe deus ‘avraz’.

On notera l’utilisation de guillemets, qui sont sans doute apocryphes, mais qui mettent néanmoins en évidence le jeu de miroir qui existe entre les deux apostrophes, dans la mesure cependant où l’on accepte l’impératif plutôt que le possessif.

En fait, cette idée que dans le tient autant que dans le tu l’auras on puisse voir une parole entre deux interlocuteurs est un puissant argument pour rejeter le possessif.

Un article en ligne, fort intéressant, mentionne (à défaut d’offrir un lien aux sources) d’autres attestations, que je tenterai de localiser éventuellement (la seconde pourrait fort bien être celle de Hugues de Rotelande mentionnée ci-dessus) :

« assez vaut miex un tien que quatre tu l’auras » (Aye d’Avignon, fin du XIIe siècle)
« mieux vaut un tien que deux auras » (fin du XIIe siècle)
« Mieus vaut un tien ne font deus qu’on atent » (Adam de Givenchy, XIIIe siècle)
« J’aimeroye, pour le cueur mien, Mieux que tu l’auras, un tien » (Charles d’Orléans, XVe siècle)
« Mieux vaut un tenez que deux vous l’aurez » (Dictionnaire français-anglais de Cotgrave, 1673)

On y mentionne par ailleurs que la première édition du Dictionnaire de l’Académie française, parue en 1694, à défaut d’ajouter le s à tien, n’avait néanmoins sûrement pas l’ambition que l’on y voit un possessif, puisqu’on trouve le proverbe à l’article tenir, et non à tien :

TENIR   […] On dit prov. Un tien vaux mieux que deux tu l’auras, pour dire, que La possession d’un bien present quelque modique qu’il soit, vaut mieux que l’esperance d’un plus grand bien avenir & incertain. Et on dit prov. & popul. A un homme de qui on veut se mocquer, en faisant semblant de luy vouloir donner une chose qu’on ne luy donne pas. Serrez la main & dites que vous ne tenez rien.


Références

Aye d’Avignon

Voici un lien vers un très ancien document sur Gallica, dont on dit qu’il date d’environ 1200 (Gallica, plus vague et plus tardif, indique plutôt 1301-1400, ce qui est très vraisemblablement une lecture informatique de « XIVe siècle ») et qui serait un exemplaire unique, document dans lequel on peut trouver ceci :

enter image description here

Sur la ligne du bas, on peut lire, en s’y penchant avec attention :

Qassez vaut miex .I. tiẽ q̃ .iiij. tu lauras

Voici un lien vers une édition plus récente pour ceux que ce manuscrit découragera.

Cotgrave

Un très beau dictionnaire pour les anglophones désireux de pratiquer leur français, datant de 1673 et pour lequel l’auteur, Cotgrave, prit le temps d’inclure les plus récents travaux de la récente Académie du Cardinal Richelieu. On y trouve :

enter image description here

Mieux vaut un tenez que deux vous l’aurez ; Prov. Better one bird in the hand than two in the bush.

Si

 

Leave a comment

What is the capital of Tunisia?