Vraiment ?
- Ça ne casse pas trois pattes à un canard
- Ça coûte trois francs six sous
- En deux temps trois mouvements
- C’est trois fois rien
- Jamais deux sans trois
- Haut comme trois pommes
Je ne pense pas qu’on puisse distinguer le 4 des autres nombres, à mon humble avis…
Il semble que la question veuille couvrir un vaste éventail d’expressions, dans lesquelles le nombre quatre ne porte pas forcément toujours la même valeur symbolique.
J’y vais donc en premier lieu avec la coupe (ou la fente, selon une variante de l’expression citée) en quatre des cheveux, qui désigne une trop grande attention à de menus détails.
Il va de soi que le simple fait de fendre un cheveu est une opération qui demande de l’attention, de l’organisation, de la patience, et une ferme foi en la valeur du produit final.
Une coupe dans le sens du cheveu nous donnera deux morceaux. Fendre un cheveu en deux, c’est pareil comme fendre un cheveu tout court.
Si par contre on fait deux coupes, soit le plus petit nombre de coupes multiples, et pour peu que l’on tente d’appliquer simultanément la deuxième coupe aux deux morceaux produits par la première coupe, on se retrouvera avec quatre morceaux.
Toute personne ayant la moindre expérience avec la coupe de légumes conviendra que la seconde coupe du cheveu créera de nouveaux défis : il faut en effet, en plus de fendre des morceaux plus petits que l’original, maintenir ensemble, l’une sur l’autre, les deux moitiés obtenues à la première étape.
Donc, quatre ne me semble ni complètement inutile, puisqu’il introduit un degré de difficulté à l’opération, ni tout à fait aléatoire ou démesuré, car il résulte simplement d’une deuxième section.
Quant à quatre en général, voici ce qu’en dit le Dictionnaire d’expressions et locutions de Robert :
Exprimant une quantité en rapport avec la structure de notre organisme (l’homme, comme tout mammifère, est un tétrapode), le nombre quatre figure dans des locutions exprimant cette structure (les quatre fers en l’air, faire feu des quatre fers/des quatres pieds, ne pas valoir les quatre fers d’un chien, à quatre pattes), mais aussi des objets artificiels organisant symétriquement l’espace (tiré à quatre épingles, entre quatre planches, ne pas y aller par quatre chemins, être toujours sur les quatres chemins, aux quatre coins de…) ou dans le temps (qqch de(s) quatre saisons). Intermédiaire entre la notion de minimum (un, deux) et celle de pluralité nombreuse, quatre peut évoquer à la fois un nombre faible (c’est à quatre pas, ça vaut quatre sous) ou important (dire ses quatre vérités à qqn, faire les quatre volontés de qqn). Parfois quatre correspond aux redoublement d’organes doubles et signifie « deux personnes » (entre quat’zyeux, à quatre mains).
Suivent plus de détails sur plusieurs autres expressions :
- Quatre à quatre
- Comme quatre
- Un de ces quatre (matins)
- Faire le diables à quatre
- Se mettre en quatre
- Tenir (retenir) à quatre
On pensera aussi à la semaine des quatre jeudis, ou à l’exclamation « Je n’ai pas quatre bras » (que l’on hypertrophie chez moi en « Je ne suis pas une pieuvre »).
Parfois, quatre est originel à la citation, parfois la valeur variait (ou varie encore) entre différentes versions (faire les trente-six volontés de qqn, ou Vx la semaine des trois jeudis, à deux jeudis, à trois jeudis), parfois aucune valeur numérique n’était (ou n’est) spécifiée (être toujours sur les chemins, (de) toute(s) saison(s)).
Chaque expression a son origine et son historique particuliers. Parfois le bon sens a sans doute voulu y mettre quatre plutôt qu’une autre valeur, mais parfois aussi sans doute des concepts plus abstraits, comme l’euphonie ou le simple hasard, ont dû jouer.
Pour n’importe quoi, le plus facile est de couper en deux et par répétition en quatre (ou huit mais personne ne visualise immédiatement 8 parts, 4 si)
C’est donc le partage type que chacun peut facilement proposer, avec un gâteau par exemple.(je suis sûr que vous visualisez en ce moment un gâteau coupé en 4)
Mais il faut une certaine épaisseur. S’agissant des cheveux : même pas imaginable.
Quatre est donc la quantité immédiatement visualisable qui peut déjà évoquer ‘beaucoup’.
Leave a comment