Numéro un est un terme courant, surtout dans le milieu journalistique, parce que cette locution peut être utilisée lorsqu’il y a une incertitude sur la dénomination correcte à utiliser (ou alors que préciser le poste exact n’apporte pas d’information). On peut ainsi dire numéro un pour parler:
- d’un PDG
- d’un leader de mouvement idéologique
- d’un chef d’entreprise qui n’est pas techniquement PDG
- d’un chef de parti politique
- etc
Même avantage pour numéro deux: il n’y a pas à se poser la question c’est quoi son poste officiel dans la structure?
Etant donné que le numéro un n’est donc pas un poste à proprement parler, l’expression course au poste de numéro un est correcte mais légèrement bancale.
« Numéro un » n’est pas une désignation spécifique, elle est très générale ; la nuance récente que le terme semble avoir acquise a été à n’en pas douter introduite sans modification de sens à partir de l’américain. Cela se voit aux dates d’attestation de son apparition dans les textes dans le TLFi ; cette nuance est précisée dans la sous-définition même du TLFi : « Le membre le plus important (d’un gouvernement, d’un pays, d’un groupement politique) ». Comme en américain ce terme ne constitue jamais un nom de fonction, mais il sert dans des contextes « choisis » pour référer à une personne dont le poste dans la hiérarchie d’une organisation est celui de plus haut responsable. Comme on peut le déduire de l’entrée que le TLFi fournit pour « numéro un » (attestations à partir des années 70), et d’une certaine habitude des contextes où on le trouve, c’est un terme qui jusqu’à un passé récent n’a pas dénoté un rang dans une hiérarchie de commandement, mais un rang dans un contexte d’importances relatives, et il est toujours perpétué dans cette fonction. La dernière mode en France, pour référer aux chefs de file des partis politique c’est d’utiliser le mot « patron » ; cependant le terme formel, le nom de la fonction reste «président» ; « patron » est un mot qui a été utilisé depuis très longtemps pour tout propriétaire d’un commerce et aussi, très traditionnellement pour le chef d’un service médical dans un hôpital, en particulier un service médical de recherche. Voilà un terme qui dans le domaine des partis politiques, s’il n’a toujours pas le statut de nom de fonction, a l’avantage d’une congénialité bien plus grande que l’appellation « numéro un » en fait de terme de référence générale, l’emploi de ce dernier n’étant que passager dans ce contexte.
Pour un président de la nation les termes « chef de l’état » et « président de la république » sont courants et dominent largement. « Numéro un » n’est pas utilisé. Le terme « chef du gouvernement » désigne ce qui est aussi appelé « premier ministre » le plus souvent, ceci étant le nom formel de la fonction.(Un autre ministre que le premier ministre est parfois nommé chef du gouvernement.) « Numéro un » serait assez souvent utilisé dans la presse pour cette fonction.
Leave a comment