Lost your password? Please enter your email address. You will receive a link and will create a new password via email.

What is the capital of Tunisia?

Please type your username.

Please type your E-Mail.

Please choose the appropriate section so the question can be searched easily.

Please choose suitable Keywords Ex: question, poll.

Type the description thoroughly and in details.

What is the capital of Tunisia?

« (Être) sur la brosse » au Québec ?

Ça doit être la même expression que virer une brosse

Il me semble que broisse en ancien français désigne les broussailles et autres buissons et était utilisé pour dire partir à l’aventure, vadrouiller, même s’il est peu en usage aujourd’hui brosser signifie toujours “partir à la chasse” (dans les bois donc).

Donc j’ignore si le Québec a une histoire particulière qui lierait la chasse et l’alcool, mais il pourrait y avoir un lien de ce genre, à moins que ce ne soit simplement l’idée d’aller faire un peu n’importe quoi (comme par exemple boire outre mesure…)

On trouve au TLFi à brosse « 3. Arg. Prendre une brosse. S’enivrer. Être en brosse. Être ivre. Une brosse (cf. se brosser). Rien[.] ». Je suis originaire du Québec : le premier tour est identique au tour québécois pour le sens figuré de s’enivrer, que le DHLF/Rey qualifie de propre au Québec ; je trouve le deuxième entièrement inusité, je dis plutôt être sur la brosse, avoir pris/viré une brosse, ou être en boisson (rare) ; l’emploi pour rien m’est inconnu. Dans une autre réponse on a traité de l’étymologie “de l’ancien français broisse « taillis, broussaille, menu bois, broutille », dont le sens s’est conservé dans le verbe brosser, en langage de chasse : « courir à travers des bois épais »” (Wiktionnaire, à brosse). Voici quelques pistes de réflexions supplémentaires…


Pourquoi la brosse ?

Dans un article d’il y a plus de 50 ans, « Five Canadian-French Etymologies: barrabasser, brosse, Jean- Baptiste Beaufouet, piasse, pichou. » Romance Philology, Vol. 14 (1961), G.J. Brault (dont la conclusion nous est inaccessible), on mentionne à tout le moins l’entrée au GPFC, la broisse en ancien français et la variante breusse de Rabelais… donc une référence à une coupe/tasse pour boire du vin et aux contextes associés : « Lors flaccons d’aller, jambons de troter, goubeletz de voler, breusses de tinter. » (Rabelais au Godefroy, par ex. BnF, Wikisource). Voici extrait du contenu au GPFC :

enter image description here
Glossaire du parler français au Canada, Société du parler français au Canada, Geoffrion/Rivard, 1930, (montage).

Avec le substantif (brosse), l’ancien français broisse dont il est question ici serait peut-être une forme angevine attestée antérieurement… ce serait dérivé de l’etymon bròchis (voir broc) et non de bruschia (Etymologisches Wörterbuch zu Rabelais (Gargantua), Baldinger). Avec le verbe on aurait peut-être un apport différent par le truchement de certains termes reliés à l’étymon bruschia. Je suis moins familier avec l’emploi de brosser qu’avec les locutions avec brosse.

Incidemment, c’est peut-être aussi relié à une variante orthographique de broche (broccus) dans son sens de la « cheville pour boucher le trou qu’on fait au tonneau avec le foret » (Godefroy), qui s’emploie dans vendre à broche soit « vendre (le vin) en le tirant au fur et à mesure, le vendre au détail »(DmF).


Pourquoi la préposition (être) sur (la brosse) ?

Le GPFC donne partir sur une brosse comme équivalent d’être en train de prendre un cuite. Être sur c’est simplement prendre/avoir pris, à mon avis ; c’est bien courant à l’oral au Québec (être sur les pilules, …le LSD ; mais pas être sur le pot (x), plutôt avoir fumé du pot, …consommé de la marijuana etc.). L’emploi de la préposition sur dans ce genre de contexte est peut-être influencé par celle de on en langue anglaise, que Termium corrige : sur la drogue (être), on drugs (to be), prendre de la drogue ; voir aussi BDL


Le lexique reste touffu, on n’a pas l’expertise, et on ne sait pas si on a tranché ailleurs, mais au final cette breusse à Rabelais sous influence avec l’auxiliaire (être su'(r l)a brosse) pourrait faire référence au fait d’« avoir pris un verre (de vin !) », au propre. Imaginez…

 

Leave a comment

What is the capital of Tunisia?