I Dis-le moi, Dis-le-moi, montre-le moi, montre-le-moi

Un ngram montre que l’usage fluctue, qu’il n’y a pas de règle ou plutôt que les deux possibilités doivent pour l’instant être considérées comme correctes; j’ai l’impression de ne pas trouver le second trait d’union dans ce que je lis, mais c’est néanmoins l’usage d’un second trait d’union qui est majoritaire.

Ce principe d’option possible d’utilisation d’un second trait d’union est vrai pour les cas suivants.

• rends-le moi, fais-le moi, donne-le moi, passe-le moi, prête-le-moi, envoie-le moi, apprends-le moi

Il ne s’agit pas d’une règle qui se perde puisqu’il n’y a pas de règle. Puisqu’il n’y a aucune infraction à une règle je n’appellerais pas cela non plus de l’hypercorrection.

Personnellement, je ne conçois aucune utilité dans l’utilisation de ces traits d’union et je me passerais aussi bien du premier que du second.

La règle indiquée par les grammaires prescriptives¹ est d’utiliser des traits d’union devant chacun des deux pronoms:

Rends-le-moi !

Montre-les-moi !

Dis-le-moi !

En pratique, on constate que si cette règle était plutôt bien respectée au XIXᵉ siècle, c’était beaucoup moins le cas au XXᵉ où le deuxième trait d’union est souvent absent. Depuis le début du XXIᵉ, un regain de présence de ce deuxième trait d’union est cependant notable. On ne peut donc pas parler d’une règle grammaticale qui se perd puisque la tendance est au contraire à un respect grandissant.

L’absence des deux traits d’union ne se rencontre pas et peut donc être considérée comme fautive.

*Rends le moi !

Quelques Ngrams :

Note: si le deuxième pronom n’est pas lié au verbe à l’impératif mais à un infinitif, il n’est pas précédé d’un trait d’union:

Laisse-le nous suivre !

¹ _{Par exemple :
– Académie Française
– OQLF
– Bescherelle
– Le Figaro
– Kalmbach}