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What is the capital of Tunisia?

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What is the capital of Tunisia?

L’expression « pas grand-chose »

Cela vient de l’ancien français ou “grande” s’écrivait “grand” (on prononçait les lettres en fin de mot jusqu’au XVIIe siècle) et son masculin s’écrivait “grant”.

Depuis, en français moderne, on rajoute un “e” au féminin en adéquation aux règles de français moderne.

D’autres expressions s’écrivent encore avec des formes figées*, comme “grand-mère”, “grand-soif”, “grand-faim”, “grand-route” (etc…) par exemple.

*Les critères qui définissent qu’une expression est figée ont été définis par Maurice Gross:

1 -La polylexicalité.

Une expression figée correspond à une séquence de
plusieurs mots, dont chacun doit avoir par ailleurs une existence
autonome. Soit l’expression ci-dessous : Les murs ont des oreilles .
Les termes « murs » et « oreilles » ont bien une existence autonome,
attestée par leur présence dans les dictionnaires.

2) L’opacité

sémantique Dans une expression traditionnelle, le sens de la séquence
est le produit de celui de ses éléments composants : c’est le concept
de compositionnalité. Ainsi le sens d’une phrase est facteur de celui
de ses arguments. Prenons un exemple de phrase dont le sens est
compositionnel : L’enfant lit un livre. La phrase entière a un sens
grâce à la combinaison des sens dits classiques de « enfant » « lire »
et « livre ». Une expression figée ne relève pas de ce genre de
lecture. Elle se heurte à une opacité sémantique. Pour reprendre notre
exemple, « les murs ont des oreilles » signifie « on peut nous
entendre ». Selon la démarche compositionnelle, le sens devrait être
le produit du sens de « murs », « avoir » et « oreilles ». Ce n’est
pas le cas car le sens d’une expression figée ne peut se déduire de
celui de ses composants.

3) Le blocage des propriétés

transformationnelles. Une expression figée ne peut être transformée
syntaxiquement. On ne peut pas dire :
* Ce sont les oreilles qu’a eut le mur . (extraction)
* Le mur les a . (prominalisation)
* Les oreilles que le mur a eu . (relativation) L’opacité sémantique et les restrictions syntaxiques sont étroitement liées. Le phénomène
du figement « transcende ce qu’on appelle généralement les différents
niveaux de l’analyse linguistique et une description qui ne serait que
syntaxique ou sémantique ne retiendrait qu’une partie des faits ».

4) La non-actualisation des éléments.

Les éléments d’une expression
figée ne sont pas susceptibles d’être actualisés. Par exemple, on ne
peut pas dire : Les murs ont des (*une, *ces) oreilles.

5) Le blocage

des paradigmes synonymiques. Dans une expression figée, il est
impossible de remplacer un élément par un de ses synonymes.
* Les cloisons ont des oreilles.
* Les murs possèdent des oreilles.

6) L’impossibilité d’insertion.

Il est impossible d’insérer des
éléments supplémentaires dans une
expression figée. A la différence des suites libres, où on peut
insérer des éléments tels qu’un adjectif, une relative, une incise ou
un adverbe d’intensité, à des endroits précis. Il est impossible de
dire :
* Les murs ont des oreilles sales.
* Les murs, qui ont été construits l’année dernière, ont des oreilles.

Your question could be asked about similar cases such as why we do say grand-mère but not grande-mère.

There is one simple reason for that: in ancient French language, the adjective grand is gender neutral. Later on, it was decided to make it as other adjectives without modifying the old expressions such as grand-mère, grand chose and so on.

Un complément sur le grand-chose dans pas grand-chose :

Ô fantôme muet, ô notre ombre, ô notre hôte,
Spectre toujours
masqué qui nous suis côte à côte,
Et qu’on nomme demain !
Oh ! demain, c’est la grande chose !
De quoi demain sera-t-il fait ?
L’homme aujourd’hui sème la cause,
Demain Dieu fait
mûrir l’effet.

[ Victor Hugo, Napoléon II – ds. Les Chants du crépuscule,
extrait ]

C’est un exemple qui confirme le figement dont on traite en réponse en ce sens qu’il illustre ce qui se produit quand il tombe : le genre du mot chose (f.) s’impose à nouveau et grand s’accorde en genre (grande; et le trait d’union n’est plus incidemment).1 En poussant au bout le raisonnement, on notera, tel qu’on l’identifie en commentaire, qu’il y a des conséquences :

Dans toutes ces locutions [autre chose, grand-chose, peu de chose,
quelque chose
], qui sont des pronoms nominaux indéfinis, chose perd
son statut de nom et, du même coup, son genre; ces locutions sont donc
neutres et les mots qui s’y rapportent doivent être au masculin et au
singulier.
[…]
Nos expériences n’ont pas donné grand-chose de bon.

[ Banque de dépannage linguistique, BDL, chose ]


Au TLFi on identifie grand-chose comme un « mot-outil pour l’expression de l’inanimé; élément nominal formant avec l’élément adjoint un syntagme binaire qui a valeur de pronom ou d’adverbe indéfini neutre. ». Larousse parle d’adverbe. Par ailleurs, la locution pas grand-chose, avec la négation, contrairement à grand-chose (valeurs positives plus fréquentes à l’époque classique), a, elle, vocation à être sujet, comme peu de chose. On note aussi au passage que c’est en 1932 que l’Académie remplace la forme originale grand’chose par la forme grand-chose avec le trait d’union.2 À ce sujet le LBU a une opinion négative de la position de l’Académie de l’an 2000 au sujet du trait d’union dans de tels mots et sur l’analyse de ce qu’on retrouvait en ancien françcais ; on réfère à « grand » II, 4 dans Ac. 9 :

☆4. Remarque. Devant un nom féminin commençant par une consonne, Grand
restait invariable en ancien français. Cet usage s’est conservé dans
certaines locutions et certains mots composés qu’on a écrits avec une
apostrophe, comme grand’chose, grand’faim, grand’messe, grand’mère,
grand’pitié, grand’route, etc. Aujourd’hui, on emploie généralement le
trait d’union pour unir les deux termes, comme dans grand-chose,
grand-mère, à grand-peine, grand-messe. Dans certaines locutions,
l’emploi du trait d’union n’est pas systématique. On pourra écrire
grand-faim ou grand faim, grand-peur ou grand peur, grand-route ou
grand route, grand-rue ou grand rue, etc., sans que la langue
littéraire ou archaïsante s’interdise dans ces cas l’emploi de
l’apostrophe. • Dans ces noms féminins composés, Grand, ne s’accordant
pas en genre, ne s’accorde pas non plus en nombre.

[ Dictionnaire de l’Académie française, grand II, 4, en gras dans l’entrée ]

C’est que le LBU identifie des cas où un mot ne débutait pas par une consonne et où grand s’accordait en nombre à défaut de s’accorder en genre (mult granz amistez (amitiés), Roland ; de grans ailes dorées, Ronsard).3


Enfin, on a un/une/ces pas grand-chose toujours invariable en substantif, dit familièrement et/ou péjorativement pour la/les personne(s) de peu de valeur.


1 Exemple et explication tirés du LBU (Le bon usage, Grevisse et Goosse, ed. Duculot) au §543.
2 Explications tirées du LBU au §764 (b, note H1), où l’on présente aussi des situations où les expressions dont on traite ne sont pas figées. On dit que l’origine de l’apostrophe dans grand’mère était une croyance erronée « qu’un e final était disparu comme dans l’élision. » (§543 note H2)
3 Quant aux cas spécifiques des pluriels de noms composés comme grand(s)-mères, auxquelles on a fait allusion, les avis sont partagés, Ac.9 optant pour ne pas faire l’accord du premier élément alors qu’on l’avait soit disant encouragé dans leur Grammaire. TLFi de même, et on en retrace historique au bas de l’entrée. Larousse suggère l’un ou l’autre, et le LBU trouve justifiée l’invariabilité en nombre seulement en contexte de l’apostrophe, qu’on a abolie, et ne considère pas que l’invariabilité en genre doit emporter celle en nombre dans ce contexte. (Voir LBU au §529, en particulier la note H1).

Il faut remonter au latin pour expliquer les nombreuses expressions du type grand-mère, grand route, grand faim, grand peine, etc. L’adjectif latin grandis se classe dans la troisième des cinq déclinaisons du latin et, partant, ne présente qu’une seule forme pour le masculin et le féminin. Grand-mère etc. est un reflet du système des déclinaisons de l’adjectif en latin.

Comme l’explique Martin Maiden dans The Cambridge History of the Romance Languages (Vol. I) :

  • A shadow of the old declension class system [of Latin] survives, in that adjectives [such as uiridis] which originally belonged to the third declension do not inflectionally distinguish gender: e.g., Spanish techo verde ‘green roof’, casa verde ‘green house’; Italian tetto verde, casa verde; Romanian acoperiș verde, casă verde. In contrast, feminine adjectives in first declension -a have a masculine counterpart in -o, and vice versa (Spanish techo blanco ‘white roof’, casa blanca ‘white house’; Italian tetto bianco, casa bianca; Romanian acoperiș alb, casă albă). This vestigial declensional difference has been erased in many varieties where word-final -e and -o have been deleted (French, Occitan, Catalan, Raeto-Romance) by widespread extension of the feminine inflection to original third declension adjectives: Catalan la casa verda, French le toit vert but la maison verte. Some traces of earlier gender-invariant third declension adjectives survive in modern French expressions containing feminine nouns, such as grand-mère ‘grandmother’, avoir grand faim ‘to be very hungry’ (but la grande maison ‘the big house’).

 

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