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What is the capital of Tunisia?

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What is the capital of Tunisia?

Les graphies obsolètes sont-elles encore « correctes » ?

Non, elles ne le sont plus. C’est considéré comme de l’ancien français.
Écrire « sçavoir » au lieu de « savoir » sera invariablement considéré comme une faute au milieu d’un texte de français moderne.

L’ancien français et le français moderne sont tellement éloignés, pas seulement dans la graphie, mais surtout dans la prononciation, la grammaire, et la manière d’utiliser les mots, avec des mots qui n’ont plus du tout le même sens en français moderne, que c’est la même langue, sans être la même langue. Il faut un certain entraînement et avoir un bon dictionnaire sous la main pour comprendre un texte d’ancien français.

Le vieux langage ne doit pas être du tout méprisé par celui que nous
avons mais il lui est comme serait à un riche homme outre tous ses
autres biens un grand château qui aurait été de ses ancêtres et auquel
trouvant quelques beau membres encore que le bâtiment fût à la façon
ancienne il ne le voudrait laisser du tout déshabité.

[ H. Étienne, Projet du livre de la Précellence du langage français, 1579 ]

C’est ce qu’on trouve sur la page couverture des Oeuvres choisies d’Étienne Pasquier (voir autre contexte). L’intérêt réside dans le fait que dans l’article Wikipédia sur les rectifications orthographiques, on aborde directement le cas de la forme sçavoir en référant à cet auteur1:

On trouve d’autres exemples qui montrent les limites d’une orthographe
étymologique. Ainsi, sçavoir (saver en ancien français) était censé
se rattacher au latin scire jusqu’à ce qu’on s’aperçoive qu’il était
issu du bas-latin sapere (cf. italien sapere) et qu’on enlève,
tardivement, le ç parasite.note ref. Pasquier

[ Wikipedia, Rectifications orthographiques du français ]

Ceci est confirmé au Littré, où on indique que c’est vraiment au 15e et au 16e qu’on introduit le ç. La version française du Wiktionnaire va plus loin que la version anglaise produite en question, qui se contente de parler d’hypercorrection. C’était une erreur que de rattacher le verbe à scire qui n’est pas représenté en français, sauf dans science et dans les mots avec un suffixe –scient. Le latin vulgaire sapere est lui-même une altération du classique sapere, dans le sens premier de sentir avec le goût. On mentionne qu’il faudra attendre l’Académie 3e (1740) pour qu’on se débarasse du ç. Cette forme apparaît donc en moyen français et ne constitue pas la forme première (saveir, 980, Rey/DHLF) en ancien français. En résumé sçavoir était déjà une erreur même quand la graphie était usuelle, donc a fortiori aujourd’hui.

Enfin on peut reviser la mission initiale de l’Académie française et son rôle prescriptif, d’un équilibre difficile, dans l’histoire de la langue d’une nation. Ici on a noté que depuis 1740 on n’admet plus cette graphie; et aucune source courante ne l’admet. Évidemment, toute personne est libre d’écrire exactement ce qu’elle veut ou de situer son discours dans un contexte historique particulier de la langue.


1. J’ai retracé les documents dont on fait état dans Wikipedia; Pasquier s’y prononcera sans doute dans le sens d’une interprétation du latin vulgaire qui vise a en faire ressortir l’origine classique. Voir 1- Recherches, III, l : De l’origine de nostre vulgaire François, que les Anciens appelaient Roman, et dont procede la différence de l’orthographe et du parler et 2- Lettres, III, iv : Sçavoir si l’orthographe françoise se doit accorder avec le parler. Wikipédia le tient-il pour responsable ou y réfère-t-on pour fins d’illustrations; allez savoir!

 

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