Pour ce qui est de l’existence ou non de la distinction, les différentes réponses à cette question en dressent un bon panorama contemporain.
Pour l’enseignement à l’école, je parlerai en tant que québécois et parent. La distinction à l’oral est ici omniprésente, tout le monde la fait. Mais d’une façon surprenante, parmi les trucs que l’on montre aux enfants pour distinguer les homophones, il y en a concernant « à » ([a]) et « a » ([ɑ]), ainsi que « la » ([la]) et « là » ([lɑ]).
Quand je vais aider à certaines activités et que je tombe sur ces trucs, je dis aux enfants que les distinctions sont faciles, puisqu’elles s’entendent, mais je me heurte systématiquement à un mur d’incompréhension. Les enfants font la distinction lorsqu’ils parlent, mais ne semblent pas l’entendre lorsque vient le temps de lire ou d’écrire.
Serait-ce un symptôme d’une trop grande séparation en notre langue de l’oral et de l’écrit ? J’en suis à me le demander.
…Sincèrement ! Quand j’observe les enfants des premières années de scolarisation s’amuser, je les entends dire…
- « Il a joué à la marelle là ! » → [jɑ.ʒwe.aː.ma.ʁɛl.lɑ]
…et lorsqu’ils lisent la même phrase, on les entend prononcer plutôt…
- « Il a joué à la marelle là. » → [il.a.ʒue.a.la.ma.ʁɛl.la]
La fossé entre la lecture et la vraie vie me semble immense.
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