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What is the capital of Tunisia?

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What is the capital of Tunisia?

C’est pas très beau le passé simple!

Je me doutais bien que Cyrano (Rostand) avait employé le passé simple à un moment clé de la tirade des nez quand il taille en pièces par son éloquence son adversaire le vicomte, et en commentaires on s’est aussi amusé avec l’imparfait du subjonctif et donc je souligne les deux temps (omettant le plus-que-parfait du subjonctif) :

[…] Mais d’esprit, ô le plus lamentable des êtres,
Vous n’en
eûtes jamais un atome, et de lettres
Vous n’avez que les trois qui forment le mot : sot !
Eussiez-vous eu, d’ailleurs, l’invention qu’il faut
Pour pouvoir là, devant ces nobles galeries,
Me servir toutes ces
folles plaisanteries,
Que vous n’en eussiez pas articulé le
quart
De la moitié du commencement d’une, car
Je me les sers
moi-même, avec assez de verve,
Mais je ne permets pas qu’un autre
me les serve.

Cyrano de Bergerac, E. Rostand (Acte I, Scène IV)

Je trouve que le tout coule et sonne particulièrement bien, que c’est ontologiquement euphonique et que c’est d’une facture exceptionnelle et d’une richesse immense que ce français-là, au point que si le temps n’existait que pour savourer cette tirade, ça me suffirait sans doute. Mais il se trouve que c’est aussi utilisé dans une chanson folklorique (québécoise) basée sur un conte bien connu (la Chasse-galerie) :

Vous connaissez l’histoire :
Nous bûchions au chantier
Loin
de nos être chers
Dix gars ben esseulés
Dans notre
désespoir
Le soir du jour de l’An
Nous avons fait
Ciboire
Un pacte avec Satan
Dans le ciel du pays
Le
canot fendit l’air
Et nous mena ravis
Aux maison
de nos pères
Tout’la nuit en famille
Nous pûmes rire et
boire
Mais sans toucher aux filles
Le diab’ veut rien
savoir. […]

[Martin de la Chasse-Galerie, La Bottine Souriante, La
Mistrine, 1994]

On aime le lire, on aime l’entendre, on aime le chanter… Enfin en ce qui a trait plus particulièrement à l’écrit contemporain, « le passé simple reste extrêmement vivant et productif aux troisièmes personnes du singulier et du pluriel » et « [p]ar conséquent, malgré les efforts de certains écrivains français, depuis le milieu du XXe siècle, pour prôner l’usage du passé composé ou du présent de narration, le passé simple reste encore aujourd’hui le temps par excellence des romans narrés à la troisième personne » (Wikipédia, passé simple).


On a constaté son déclin à l’oral, mais on aime le passé simple, pour soutenir l’éloquence ou avoir le choix de l’archaïsme, entre autres, et il demeure certainement utile aujourd’hui, plus particulièrement à l’écrit, presque exclusivement à la troisième personne et il est irremplaçable en littérature française.

Le passé simple est directement issu du parfait latin, lui-même complété par le passé composé issu du bas-latin. Le trouver laid est simplement un manque d’habitude, voire de pratique ; il est vrai que c’est une forme qu’on trouve à l’écrit (et pas rarement ! ou alors nous n’avons pas les mêmes lectures …) et non à l’oral : c’est le passé historique.

Il y a quelque analogie avec la problématique du subjonctif, quoi qu’il en soit nous perdrions beaucoup à son abandon – hélas, nous autres, langues, nous savons maintenant que nous sommes mortelles (merci Paul Valéry).

Dans votre exemple, aucune objection à le remplacer par le passé composé, en gardant à l’esprit que les deux temps ont chacun leur utilité.

 

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