Michel-Ange reprenait une expression « avoir le compas dans l’œil et non dans la main » que les historiens d’art attribuent à Diodore de Sicile (historien grec, Ier siècle av. J.-C.) et qui avait dit que les Égyptiens avaient la mesure dans la main tandis que les Grecs l’avaient dans les yeux.1
Le parallèle entre la main et l’œil montre clairement que l’instrument de mesure du dessinateur fait partie intégrante de l’œil (il est donc « dans » l’œil »), c’est à dire que c’est la vue qui doit effectuer la mesure et ensuite la reporter sur le papier. Un plasticien pourrait certainement développer ce point qui est, il me semble, important dans la représentation en perspective.
Michel-Ange a opéré le glissement du mot « mesure » à celui de « compas », qui est l’instrument utilisé par le dessinateur pour effectuer la mesure. La seule autre préposition qui pourrait convenir pour rendre la même idée serait à, les deux mots peuvent être parfois quasi synonymes :
« dans la main » exprimerait ici la même idée.
Et si on veut vraiment jouer sur les mots en traitant l’expression de façon littérale, pour pouvoir effectuer la mesure le compas serait placé poignée vers l’intérieur du corps, l’œil manipulant le compas (comme une main pourrait le faire) et les pointes qui effectuent la mesure orientées vers l’extérieur.
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