Les personnes qui utilisent repatrié aujourd’hui le font peut-être à cause de l’anglais repatriated mais on ne peut pas dire que ce mot soit un barbarisme puisque le verbe original latin est bien repatriare et qu’il a donné repatrier en moyen français, encore attesté dans d’anciens dictionnaires comme par exemple le Dictionnaire de mots nouveaux (1845):
celui de Bescherelle (ici l’édition de 1856) :
ou le Littré (1874)
repatrier
(re-pa-tri-é), je repatriais, nous repatriions, vous repatriiez ; que je repatrie, que nous repatriions, que vous repatriiez v. a.
Reconduire dans la patrie.
REMARQUE
On dit aujourd’hui rapatrier.
HISTORIQUE
XVe s.
Votre mariage vous fera repatrier [retourner dans votre pays], Louis XI, Nouv. XLII.
ÉTYMOLOGIE
Lat. repatriare, qui avait donné dans l’ancienne langue repairer, repairier, de re, et patria, patrie.
On peut donc considérer que rapatrier est d’un certain point de vue un barbarisme qui a réussi, et qui a même fini par supplanter la forme originale.
C’est d’ailleurs l’avis exprimé dans le journal de la langue française et des langues en général (1838) qui critique la nouvelle acception de rapatrier:
D’après la question et une rapide recherche, on peut observer que cette forme est en train de revenir subrepticement sous l’influence de l’anglais (repatriate), un anglicisme qui reprend donc la forme ancienne du français…
Repatrié est aussi décrit comme néologisme (qu’il n’est pas) pour désigner les africains qui retournent dans leur pays d’origine après un séjour prolongé à l’étranger. Il est possible que ce mot ait été choisi pour marquer une différence avec rapatrié qui est fortement associé aux rapatriés d’Afrique du Nord ayant quitté les pays du Maghreb après la décolonisation en 1962.
Voir par exemple cette page à propos d’une émission de France Inter :
« Repatriés » africains, ce néologisme désigne la diaspora africaine qui a choisi de revenir dans son pays d’origine.
…
Il y a avait les « expats », il y a désormais les « repats »
Leave a comment