Le tréma sur le E assure que le groupe UE n’est pas un digramme, c’est-à-dire que les deux voyelles sont à considérer comme deux entités non-liées. On doit donc prononcer le U, qui est suivi d’un E ici muet, qu’on ne prononce donc pas.
En l’absence du tréma, les trois dernières lettres (GUE) formeraient le son /ɡə/, le U n’étant ajouté avant le E que pour durcir le G (qui autrement se prononcerait /ʒ/).
Traditionnellement, la seconde voyelle reçoit le tréma, mais les rectifications orthographiques de 1990, approuvées par l’Académie française sans toutefois leur donner un statut impératif, indiquent que :
le tréma est placé sur les voyelles qui ont besoin d’être prononcées, et uniquement celles-ci. On écrira ainsi : gageüre, argüer, ambigüe.
Il y a donc eu introduction du tréma dans les deux premiers exemples, ce qui aura comme avantage de ne pas provoquer les prononciations erronées, mais communes :
/ɡaʒœʁ/ plutôt que /ɡaʒyʁ/
/aʁɡe/ plutôt que /aʁɡɥe/
Et déplacement du tréma vers la gauche pour les adjectifs en -gu :
- aigu → aigüe
- ambigu → ambigüe
- exigu → exigüe
Comme les anciennes graphies demeurent jusqu’à nouvel ordre valides, gageure, arguer, aiguë, ambiguë et exiguë sont encore acceptées.
Leave a comment