Réponse courte: non, pas du tout. Je n’imagine pas un locuteur natif dire « un personne », « un idole », etc. Cela sonnerait comme une faute.
il n’est pas franchement politiquement correct de masculiniser en ces temps de démagogie.
Quoi qu’il en soit, nos langues viennent de l’indo-européen, qui ne connaissait pas le masculin ni le féminin, mais l’animé et l’inanimé, le premier se divisant tardivement en masculin et féminin. D’où des hésitations non rares : nauta (le marin) ou collega (le collègue) en latin sont du masculin car désignant des hommes mais la terminaison est féminine ; das Weib (la femme) est … du neutre en allemand ; les Néerlandais ont résolu partiellement la question en répartissant les substantifs en « genre commun » et neutre.
Pour le français, un grand nombre de noms sont d’apparence et de genre grammatical éventuellement masculin, mais sont d’origine ni l’un ni l’autre quant au sens, e.g. ministre ; la démagogie ambiante d’une minorité agissante face à la majorité silencieuse fait féminiser un certain nombre de noms avec des énormités occasionnelles et du bon sens quand il subsiste.
De toute façon, idole par exemple est une métaphore, donc n’a pas à changer de genre, ça tombe bien parce qu’il est du neutre en latin (idolum) et en grec (εἴδωλον). Pour sentinelle, c’était du féminin déjà en italien. Et ainsi de suite, il n’y a pas corrélation systématique entre le genre grammatical et celui du sens. La féminisation des noms en particulier de métier est donc partiellement une fumisterie, l’absence de masculinisation symétrique une malhonnêteté intellectuelle.
Pas rigolo tout ça (encore que cela pourrait l’être : comment appeler une personne ministre qui se trouverait être transgenre, hmm ?). En tout cas apprenez vos genres par cœur, c’est le seul moyen de ne pas attirer de sourires moqueurs ou compatissants en cas d’erreur.
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