Dans beaucoup des dialectes espagnols d’Amérique Latine, le tutoiement à été supplanté par vos. De manière plus importante encore, le tutoiement pluriel (vosotros) a été remplacé par le générique ustedes qui, contrairement à l’espagnol européen mais comme en français, est à la fois le pluriel de vos/tu et de usted.
En brésilien, un changement similaire est apparu où você replace le tu original.
L’anglais est allé encore plus loin en faisant disparaître son tutoiement (Thou) et en généralisant le vouvoiement (You) aujourd’hui utilisé pour toutes les formes possibles de la deuxième personne (singulier et pluriel, tutoiement et vouvoiement).
Il n’y a pas eu de processus similaire ne français où le pronom tu continue à être employé (singulier/informel) et où vous est utilisé pour toutes les autres formes (pluriel de tu, singulier et pluriel de vous).
D’une manière générale, tous les pronoms personnels génériques (je / tu / il / elle / nous / vous / ils / elles / me / te / se / lui / eux / leur / moi / toi / soi / on / en…) sont toujours utilisés. Seules quelques simplifications orthographiques et grammaticales ont affecté les pronoms personnels de l’ancien français, ex : je/jou → je, le/ele/li → elle, nos/nus → nous, vos → vous, els/eus → eux, lor → leur, etc.
Cependant, une transformation similaire au tu → vos affecte le français parlé moderne. Il s’agit de la disparition de nous quand il est utilisé comme sujet et son remplacement par on dans 90% 99% des cas.
Un phénomène curieux accompagne cette évolution. Beaucoup de francophones n’ont pas conscience de sa réalité et sont même souvent persuadés de continuer à utiliser la première personne du pluriel avec le pronom nous alors que dans les faits ce n’est pas le cas. Attention, il s’agit uniquement de nous quand il est directement le sujet du verbe. Dans les autre cas (par exemple en apposition ou comme attribut), nous est toujours présent, ex :
-
Nous, on y va (comparé à « Nous, nous y allons » )
-
C’est nous !
Il existe aussi quatre pronoms personnels argotiques tombés en désuétude mais qui sont souvent encore compris, ce sont mézigue, tézigue, sézigue et cézigue.
Si on ne se limite pas au pronoms personnels, en dehors de icelui/icelle déjà évoqués dans la réponse de cl-r (voir aussi cist/cest/cestui et autres pronoms en usage en ancien français), on peut aussi noter maint/mainte qui ne sont plus guère utilisés.
Icelle et ses dérivés sont assez sympathiques : l’ancêtre de celle-ci et ses acolytes peuvent être utilisés de nos jours et seront parfaitement entendus.
Icelui / icelle indiqués par Natashacycle-r dans sa réponse, seront utilisées aujourd’hui seulement pour donner une fausse coloration médiévale à un texte, pour l’humour 1, un peu comme “thou” en anglais aujourd’hui serait utilisé pour donner un faux aspect “dix commandements”.
Les formes pronominales “nous autres”, “vous autres” et “eux autres” subsistent de manière régionale, notamment au Québec, pour indiquer le contexte (Nous autres, nous ne sommes pas comme vous). Voir 2. Cela se comprend en dehors du Québec mais n’est pas aussi courant.
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