I
Pour « (dire, bien) » et « (faire, bien) » ngram1, ngram2 il n’existe pas de différence dans la fréquence d’utilisation des deux possibilités. Des données ne sont pas disponibles pour « (voir, important) » mais on ne peut pas appliquer des règles au cas par cas, ce qui signifie que les deux possibilités sont acceptables ; cependant, la seconde semble préférable ; on pourrait croire cela à partir de ce ngram pour « (apprendre, bien) ». Cela semble confirmé pour « (dire, précis) ».
Lorsque l’on modifie l’adjectif au moyen d’un adverbe il semble que tout au moins pour certaines combinaisons, la situation soit renversée ((dire, bien précis)).
II
Il existe le cas du placement de la locution en tête de phrase pour donner plus de force à l’assertion, mais c’est tout. Dans ce cas il ne faut pas intervertir « voir » et « rien ».
- D’important, je n’ai rien vu.
La forme idiomatique est :
Je n’ai rien vu d’important.
Google Books en trouve une dizaine depuis 1900, et un peu plus dans les pages web.
En revanche, il ne trouve que deux occurrences pour
Je n’ai vu rien d’important
Ce sont d’une part ta question et d’autre part une page de cours de français en italien, probablement influencée par l’italien Non ho visto niente di importante.
Sans que les formes avec rien placé après le participe passé ne soient grammaticalement incorrectes, on ne peut que constater leur grande rareté.
Plus généralement en ce qui a trait au pronom indéfini rien :
[…] Lorsque rien remplit une fonction de complément d’objet direct,
on le place après le verbe d’un temps simple. Quand il est utilisé
avec un verbe d’un temps composé, il s’insère généralement entre
l’auxiliaire et le participe passé; toutefois, rien sera le plus
souvent placé après le temps composé s’il est suivi d’un complément.
Finalement, lorsque rien est complément d’un infinitif, il est placé
avant le verbe. Dans ce dernier cas, rien peut être suivi ou précédé
du pronom adverbial y.[ Banque de dépannage linguistique (OQLF), « rien », je souligne ]
Rien objet direct se place devant un infinitif, et entre l’auxiliaire et le participe passé dans les temps composés […]
Si rien a un complément, il est plus courant que cet ensemble suive
l’infinitif et le participe (Leur séparation n’avait eu rien de
pénible. Flaubert). […]Cependant, même dans ce cas […], on trouve souvent rien séparé de
son complément et placé avant l’infinitif et le participe […] (Je
n’ai rien trouvé de coupable en cet homme. Bible, trad. Crampon)
[…][ Le bon usage, Grevisse et Goosse, ed. Duculot, 14e §
300 d), aussi 684 a) ; fragments du texte ]
Je ne crois pas que « d’important » soit une locution prépositive, il s’agit d’un complément.
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