Oui, tu as raison de préférer …de cela que….
Avec …de cela dont…, il y a redondance étymologique du de, donc pléonasme, mais cette forme étant présente dans la littérature, il est un peu exagéré de la considérer comme vraiment fautive, ce que fait cependant l’Académie française.
Un pléonasme équivalent mais plus visible (redondance vraie du à) est le suivant :
C’est à toi à qui je répond.
au lieu de :
C’est à toi que je répond.
ou
C’est toi à qui je répond. (rare)
Le problème qu’introduit la phrase initiale est produit par la combinaison d’une phrase clivée et d’une proposition relative (Merci @GAMPUB pour son commentaire !).
Il est bien décrit dans le Guide de grammaire française pour étudiants finnophones de Jean-Michel Kalmbach :
Pour de nombreux francophones, cela pose un problème. Comme la construction c’est… qui introduit un sujet, il leur parait logique qu’un nom introduit par de soit repris par dont, ou qu’un nom introduit par à soit repris par où, etc. (voir ci-dessous). Exemples authentiques relevés sur divers types de sites Internet en français :
*C’est de ce journal dont toute la France parle. [forme correcte : C’est de ce journal que toute la France parle.] … ■ *C’est ce jour-là où nous avons pris nos vacances. [forme correcte : C’est ce jour-là que nous avons pris nos vacances]…
http://research.jyu.fi/grfle/relatives-clivees.html
Autre sources:
Mon hypothèse est que l’auteur amalgame deux sens apparentés (voir les sections 2e section I.B et 2e section II. du TLFi).
Cependant, j’ai également découvert qu’il faut bien commencer quelque part. Ce dont j’aimerais vous parler c’est de ce premier pas, par où commencer.
« C’est de cela dont je veux vous parler aujourd’hui.» s’analyse comme étant constitué de deux propositions, l’une étant « C’est de cela » et l’autre « dont je veux vous parler aujourd’hui ». La première est la principale, qui doit pouvoir constituer une indépendante. C’est bien le cas puisque l’on peut dire « C’est bien de cela. », une phrase correcte. La syntaxe de ce qui reste dans la phrase initiale doit être conforme au exigences qu’imposent les mots qui y sont utilisés. Lorsque l’on discute une chose on ne dit pas que l’on « parle cette chose » mais on dit que l’on « parle de cette chose ».
Si on utilise « que », avec la forme « parler », on change son sens, il ne s’agit plus de « parler » en tant que « discuter » mais de « parler » en tant que « s’exprimer au moyen de l’organe de la voix ».
- C’est ce langage que je veux vous parler aujourd’hui. (que, pronom relatif)
- C’est de cette fenêtre que je veux vous parler aujourd’hui. (Le pape, par exemple) (que, conjonction de subordination)
Mais
- C’est de cette fenêtre dont je veux vous parler aujourd’hui. (Le vitrier, par exemple)
Il faut garder à l’esprit que « de » dans « C’est de cela » ne fait pas partie de la relative. Donc pour garder le sens de « parler » intact dans la relative et en faire proprement le verbe « parler de qqc » on doit utiliser « dont », l’antécédent de ce pronom étant « cela ». Il n’y a donc pas d’erreur, pas de redondance. Il faut dire « Et c’est de cela dont je veux vous parler aujourd’hui. ».
Le problème se trouve être que la personne qui a rédigé cette phrase ne s’est pas exprimée proprement. Ce qu’elle veut dire c’est qu’elle veut parler d’une certaine chose. Elle aurait donc dû dire « Et c’est cela dont je veux vous parler aujourd’hui. ».
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