Lost your password? Please enter your email address. You will receive a link and will create a new password via email.

What is the capital of Tunisia?

Please type your username.

Please type your E-Mail.

Please choose the appropriate section so the question can be searched easily.

Please choose suitable Keywords Ex: question, poll.

Type the description thoroughly and in details.

What is the capital of Tunisia?

Vieille orthographe de louange vue dans l’Encyclopédie (loüange)

L’orthographe et l’utilisation des accents relevaient des habitudes des imprimeurs et des traditions qu’ils suivaient. Il y avait donc une grande variété d’orthographes possibles.

On trouve loüange chez Cotgrave (1611). Si on prend le dictionnaire de Richelet dont la version en ligne remonte à 1780 et est publiée à Genève, on voit aussi loüange (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k509323/f580.image). Le tréma semble avoir été utilisé en cas de hiatus, succession de deux sons vocaliques distincts. Ceci dit, j’ai sous les yeux un ouvrage de 1754 imprimé à Lausanne où louange est orthographié sans tréma, comme c’est le cas de nous jours.

Pour ce qui est de la citation qu’on trouve dans la question, elle figure dans le tome V (DO — ESY) de l’Encyclopédie, on y lit loüange. Ce tome est publié à Paris en 1755 (http://enccre.academie-sciences.fr/encyclopedie/section/S05-1c02a56d85f1/?p=v5-p11&). Dans le tome IX (JU — MAM), louange a perdu son tréma (http://enccre.academie-sciences.fr/encyclopedie/article/v9-1943-0/). Le tome IX est publié à Neufchâtel en Suisse en 1765 (http://enccre.academie-sciences.fr/encyclopedie/section/S09-0f16912fddc4/?p=v9-p9&) par Faulche. Autre imprimeur, autre orthographe. Sauf que la rubrique de Neufchastel est fausse, Faulche n’existe pas. C’est Le Breton, l’imprimeur parisien des débuts de l’ouvrage, qui continue à imprimer l’Encyclopédie de manière clandestine suite à la perte en 1759 du privilège royal, c’est-à-dire de l’autorisation officielle nécessaire à la publication. Changement interne à l’imprimerie donc et adoption d’un autre usage dans l’emploi du tréma.

Cet usage du tréma s’est maintenu dans poëte et poëme jusqu’à la fin du 19e siècle. Baudelaire écrivait poësies comme on le voit dans les corrections qu’il apporte à l’épreuve du frontispice de la première édition des Fleurs du mal (https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Fleurs_du_mal#/media/Fichier:Fleurs_du_mal.jpg) (en haut à droite de l’image) . Mais Poulet-Malassis et De Brosse, ses éditeurs et imprimeurs, eux orthographiaient poésies.

Baudelaire a dédicacé son œuvre à Théophile Gautier, Au poète impeccable…. Poète est écrit poète dans la première édition des Fleurs du mal mais poëte dans la seconde de 1861. Cette deuxième édition sort comme la première chez Poulet-Malassis et De Broise, mais alors qu’ils avaient assuré l’impression de la première chez eux à Alençon, ils confient l’impression de la deuxième à un imprimeur parisien, Simon Raçon, qui maintient la tradition du tréma.

Voici la remarque de Claude Pichois, l’éditeur de Baudelaire dans la Bibliothèque de la Pléiade, :

  • Les pluriels en -ns pour -nts (enfans), en usage dans la Revue des Deux Mondes [où avaient paru dix-huit poèmes sous le titre Les Fleurs du mal en juin 1855] jusqu’au commencement du XXe siècle, ne se trouvent pas dans l’édition de 1857, où l’archaïsme est modéré. Ils ne se retrouvent pas non plus dans l’édition de 1861, bien que l’archaïsme y soit plus prononcé. On voit en 1861 séve, rhythme, poëte, alors qu’en 1857 on lit sève, rythme, poète. Cette volonté d’archaïsme est moins celle de l’auteur que celle de l’imprimeur, Simon Raçon; une volonté d’ailleurs? Une tradition plutôt.

L’orthographe du français n’a commencé à se fixer qu’à partir du XVIe siècle (Françoiser, Ordonnance de Villers-Cotterêts) et pendant longtemps avant, et même après le XVIe siècle, l’orthographe des mots est restée plus ou moins flottante.

Parmi les formes les plus anciennes du mot on trouve löenge dans Le Bestiaire de Philippe de Thaon qui date du XIIe siècle, le Lacune (Dictionnaire historique de l’ancien langage françois ou glossaire de la langue françoise) donne loenge (on trouve le mot dans le Roman de la Rose, par exemple) et aussi des citations avec loange dans Godefroy (Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVesiècle). Il donne loengement qu’on trouve, par exemple, dans Horn et Rimenhild, texte du Moyen-Âge (re)publié au 19e siècle par Francisque Michel.

Godefroy, dont le lexique s’arrête au XVe siècle, donne une citation avec louange prise dans les Chroniques de Charles VII de Jean Chartier (imprimé en 1476).

On trouve louange dans le Pantagruel de Rabelais publié vers 1532 :

avez maintefoys passé vostre temps avecques les honorables dames et damoyselles, leur en faisans beaulx et longs narrez, alors que estiez hors de propos : dont estes bien dignes de grande louange

Dans les Essais de Montaigne publiés entre 1533 et 1592 on trouve deux orthographes : loüange et louange.

Au XIXe siècle l’orthographe était fixée* et les romanciers du XIXe siècle écrivent louange.

L’Encyclopédie de Diderot (comme on l’appelle communément) à laquelle tu renvoies utilise selon les auteurs des articles, loüange et louange. (Résultat de recherche)


*Si on peut dire, car elle évolue encore, la dernière réforme date de 1996, il y a des chances qu’elle évolue encore.

 

Leave a comment

What is the capital of Tunisia?