En effet cette expression est utilisée lorsque l’on commente ce sur quoi l’on est pas supposé intervenir, ou lorsque l’on risque de choquer lorsque la remarque s’adresse à une personne de à qui l’on est pas censé s’adresser. E.g : dire à son patron que la couleur de ses chaussettes ne s’accorde pas à celle de sa ceinture.

Dans ce cas précis, difficile à dire…. il faudrait savoir : la position du locuteur, qui l’écoute, et de qui il parle. Mais dans tous les cas, il n’insinue pas connaître l’agenda de la personne. Il pose un avis, sur l’activité en général d’une personne, pour laquelle il n’est pas censé avoir d’avis à émettre.

Je peux ou je puis sont deux formes du présent totalement équivalentes. Cependant je puis est plus… “élevé”.

La réplique «Puis-je me permettre ?» apparaît (20′43″) dans le film légendaire Les Vacances de M. Hulot de Tati. Dans ce film il n’y a pratiquement pas de dialogue et toutes les répliques servent uniquement à donne l’ambiance et a caractériser les personnages comme un bruit de fond. «Puis-he me permettre ?» est dit par une dame très bourgeoise qui veut se mettre à table pour déjeuner (dans le restaurant de l’hôtel), la table est vide, elle demande la permission à une autre table (!!!) et ensuite, quand monsieur Schmutz, un Alsacien, arrive avec sa famille, elle est tout de même obligée de changer de table, donc cette «permission» ne lui a servi à rien. Je pense que Tati a voulu se servir de la surenchère de précautions inhérente à cette expression : au lieu de dire «me permettez-vous ?» on demande à l’autre de nous donner la permission de nous accorder à nous-même la permission de faire quelque chose, c’est a permission au carré, cela avoisine le ridicule et Tati s’en sert merveilleusement bien pour montrer l’hypocrisie bourgeoise.

J’ai mis la scène sur Youtube pour vous permettre de la visionner.