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What is the capital of Tunisia?

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What is the capital of Tunisia?

Pourquoi utilise-t-on un ordinal uniquement pour le premier du mois ?

Le mot un est le plus souvent utilisé en tant qu’article. Peut-être qu’entendre deux articles consécutifs sans savoir immédiatement que le second est en réalité un cardinal est jugé trop distrayant ?

C’est encore plus flagrant ici :

Hier fut un un novembre ordinaire…

Il est possible que ce soit une version abrégée du premier jour du mois de, à l’instar du premier de l’an.

Ça me parait être l’explication la plus raisonnable.

Il est possible que ce soit en raison des origines romaines du calendrier. Dans ce système, le premier jour du chaque mois, nommé « le calend », avait une significatione particulière.

On utilisait autrefois l’ordinal pour tous les jours du mois, je pense en continu depuis le latin vulgaire. La substitution du cardinal s’est effectuée progressivement aux alentours du XVIe siècle.

Une théorie classique (Sneyders de Vogel, 1934, ch. IV §57 p. 33) y voit l’influence de l’imprimerie :

Au XVIe siècle on constate que le cardinal tend à remplacer l’ordinal devant les dates, les chapitres d’un livre, les noms de rois, etc. C’est sans doute l’imprimerie qui en est cause: le fait qu’on écrivait Jules III a fait que dans la prononciation on a remplacé Jules troisième par Jules trois. Les combinaisons avec premier ont pu se maintenir, grâce à leur emploi fréquent.

Une autre hypothèse que j’avance est que deux, trois, etc., sont des troncatures de l’ordinal correspondant deuxième, troisième, etc., ce qui en fait naturellement des formes abrégées. Ce phénomène ne permet pas de passer de premier à un.

La théorie de l’influence de l’imprimerie a toutefois été contestée (Ringenson, 1934). Je n’ai pas trouvé d’analyse moderne sur le sujet.

L’évolution elle-même, en tous cas, est bien attestée par l’usage. Les grammairiens du XVIIIe siècle (de la Touche, 1737, p. 142 (Date)).

Les sentiments sont fort partagés à l’égard de la date des mois. On dit, par exemple, le sept Mars, le dix Octobre, &c. ou le sept de Mars, le dix d’Octobre, &c. ou enfin, le septième de Mars, le dixième d’Octobre, &c. Les deux premières expressions sont les moins bonnes ; mais elles se permettent, dans les plaidoyers et dans les lettres, pour abréger. Les Historiens doivent s’attacher à la dernière, qui est sans contredit la plus exacte, & la plus suivie.

Un ouvrage du XVIIIe (Mauvillon, 1747, p. 111–112) à l’intention des germanophones et néérlandophones observe une différence entre une forme complète ordinale et une forme abrégée cardinale lorsque le mois est omis ; il ne signale pas de particularité pour le premier.

Si quelqu’un demande le quantième que nous avons du Mois, il faut répondre par un nombre cardinal, le trois, le quatre, le dix, le douze ; nous avons le six, le sept, le huit ; mais si on ajoutoit le mot Mois ou Lune, il faudroit employer un nombre ordinal, & dire, le troisième, le quatrième, le treizième &c. du Mois, de la Lune. […] Que si au-lieu du mot Mois, on dit seulement le nom propre des Mois, il faut tout de même employer un nombre ordinal, Ex. le treizième de Janvier, le quatrième d’Août.

Une autre théorie sur l’usage de premier est que l’on évitait autrefois le nombre un dans les énumérations à cause d’une superstition ; on disait empreu, deux, trois, etc.

Au XIXe siècle, on n’utilisait plus que le cardinal sauf pour le premier, le second et dans quelques documents officiels. Littré écrit ainsi à l’article mois :

Le premier, le second jour du mois, ou, absolument, le premier, le second du mois. On dit aussi le deux du mois, et, à partir de ce nombre, on ne se sert plus du nombre ordinal, on ne se sert que du nombre cardinal : le trois, le quatre, le douze du mois. Autrefois cet usage n’existait pas ; et l’on disait le troisième, le quatrième, le quinzième, etc. du mois.

Le Dictionnaire de l’Académie française est du même avis dans sa huitième édition (1932) (qui n’a pas changé depuis la cinquième édition de 1798 ; la quatrième édition ne mentionne pas cet aspect) :

Le premier, le second du mois, le deux, le trois du mois.

Dans la neuvième édition

Le premier, le deuxième jour du mois ou, ellipt., le premier, le deux du mois.

Le phénomène se retrouve dans d’autres langues latines. En portugais, on utilise le cardinal pour les quantièmes de mois, sauf pour le premier jour lorsqu’il est férié: o dia primeiro de Janeiro, o dia um de Fevereiro. L’espagnol utilise aussi parfois primero de enero plutôt que uno de enero (cela dépend des pays).

Références

Éléazar de Mauvillon. Remarques sur les germanismes. Ouvrage utile aux Allemands, aux François, et aux Hollandois, &c. 1747. [lien]

Karin Ringenson. Le rapport d’ordinaux et de cardinaux dans les expressions de la date dans les langues romanes. E. Droz, 1934. Résumés et critiques : [lien], [lien]

K. Sneyders De Vogel. Syntaxe Historique du français. 1919. [lien], [lien]

N. de la Touche, L’art de bien parler françois. 1737. Tome II. [lien]

 

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