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What is the capital of Tunisia?

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What is the capital of Tunisia?

Pourquoi pas d’accent grave à cela ?

Je crois qu’il y a là un flottement assez prolongé sur l’emploi ou non de l’accent grave sur cela/celà.

Pour donner quelques exemples, J.B. Roche dans ses Entretiens sur l’orthographe françoise, et autres objets analogues, Nantes, 1777, écrit régulièrement celà (en ligne), tout comme E. Jacquemard dans ses Éléments de grammaire française à l’usage des enfants, Paris, 1805 (en ligne), et sans doute bien d’autres encore.

D’après le Dictionnaire de Littré :

Des grammairiens ont demandé que l’Académie mît un accent grave, celà, puisqu’elle en met un sur et sur voilà ; ç’aurait l’avantage d’effacer une inconséquence d’orthographe. Mais, l’accent grave sur n’ayant d’autre objet que de le distinguer, pour l’œil, de la article, du moment que dans un mot, comme cela, il n’y a plus de confusion possible, il est inutile de surcharger l’écriture ; c’est ainsi que se distingue de du, au lieu qu’au pluriel on écrit dus sans accent parce qu’il n’y a plus rien à distinguer.

Comme on peut le remarquer, cette explication n’est pas entièrement conséquente, car il n’y a pas plus ou moins de raisons d’écrire voilà que *celà (et que dire de déjà dont on voit mal quelle confusion il peut engendrer).

Les différents dictionnaires de l’Académie, dans leur article «accent», ne sont pas plus explicites, et disent à peu près tous la même chose, à quelques nuances près, depuis la 1re édition (1694) :

On met un accent grave, sur , adverbe de lieu ; pour le distinguer de la, pronom féminin.

À partir de la seconde, le pronom devient article (2e édition, 1718):

On met un accent grave sur, , adverbe de lieu, pour le distinguer de, la, article feminin.

À partir de la 3e édition, on ne précise plus qu’il s’agit d’un adverbe de lieu, mais toujours pas de modifications essentielles (1740) :

On met un accent grave sur , adverbe, pour le distinguer de la, article.

À peu près la même chose dans les 4e et 5e éditions (1762, 1798) :

On le met aussi sur , adverbe, pour le distinguer de la, article

Et enfin, à partir de la 6e, on rajoute la distinction concernant le verbe avoir (1835, 1879, 1932-1935) :

on le met aussi sur à, préposition, pour le distinguer de a, troisième personne du singulier du présent de l’indicatif du verbe Avoir; on le met également sur , adverbe, pour le distinguer de la, article, (…)

Je tendrais donc à penser qu’il ne faut pas nécessairement chercher l’existence d’une règle stricte mais qu’il y a sans doute là encore une de ces nombreuses incohérences de l’orthographe française. Il faudrait sans doute vérifier dans l’Histoire de l’orthographe française de Nina Catach la présence d’une entrée sur ce point, mais je ne l’ai pas sous la main.

Ma conjecture — mais ce n’est qu’une conjecture, je n’ai aucune référence à apporter — est que l’accent grave comme marqueur pour distinguer des homophones est réservé à des mots invariables : préposition, adverbes. Le pronom démonstratif cela est un pronom, variable (c’est une forme singulière neutre, comme ça), il ne porte donc pas d’accent grave.

Cela suit donc son synonyme ça en ne portant pas d’accent grave.

 

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