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What is the capital of Tunisia?

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What is the capital of Tunisia?

Pourquoi dit-on « draconique » et pas « dragonique » ?

Parce que cela vient du grecque, du nom Dracon:

Dracon (en grec ancien Δράκων / Drákôn) est un législateur athénien du viie siècle av. J.-C., appartenant à la classe des Eupatrides (les « bien nés »).

Dracon

Il ne s’agit pas d’un dragon, une créature mythique.

Le nom dragon nous vient du latin draco, qui désigne un dragon, et par extension l’étandard des cohortes romaines, sur lequel figurait un dragon.

Pourquoi construire l’adjectif utilisant la forme latine ?

Le retour vers le latin pour créer des adjectifs existe bien en français, le nom précédant l’adjectif parfois de plusieurs siècles :

  • doigt ca.1100 → digital 1732 (en latin digitus → digitalis)

  • nuit ca.1119 → nocturne ca.1355 (en latin, nox ou noctis → nocturnus)

C’est ce qui s’est passé aussi pour le couple dragon-draconique.

Dragon est attesté sous cette forme déjà en 1080 dans la Chanson de Roland :

Voici qu’ils s’embrasent, les écus aux boucles d’or pur ;
Quant au bois des épieux tranchants, il est en pièces.
Les hauberts et les heaumes d’acier grincent.
Quelle douleur pour les chevaliers de Charles !
Des ours, des léopards se jettent sur eux pour les dévorer,
Avec des guivres, des serpents, des dragons, des monstres
      semblables aux diables,
Et plus de trente mille griffons.

Le dictionnaire du Moyen français de Larousse, où j’ai finalement pu trouver le mot draconique après avoir échoué dans plusieurs autres dictionnaires, nous indique que ce terme daterait du XVIe siècle. Sa forme aurait donc été calquée sur le latin plutôt que sur le français, mais nous l’avons vu, cela se passa aussi pour d’autres adjectifs.

La première attestation serait-elle en cet extrait dû à la plume d’Eustorg de Beaulieu (ca.1495-1552) ? Peut-être…

Au plus parfond du creux lac plutonique,
Ou la puante caterue diabolique
Faict residence (et aux plus bas fossez),
Soit colloque l’inuenteur des proces.
Pour à iamais, en estre pacifique,
Dans Acheron l’hydeux neue aquatique,
Puisse escouter de Vulcan la musique.
Et qu’on ly plonge tant qu’il soit plusque assez,
      Au plus parfond.
Au gouffre ou gist Demogorgon l’antique,
Soyent par cruelle morsure draconique
Ses oz et membres Rompuz et Conquassez,
Puis par le chien Cerberus friquassez,
Et mys au centre du Chaos tartarique,
      Au plus parfond.

Le mot n’est guère recensé de nos jours dans les dictionnaires usuels, mais semble par contre fort usité, selon vos dires, dans l’univers de la fantasy.

Doit-on y voir un jugement de valeur porté sur cette culture ? On pourra du moins noter qu’elle a su mettre le doigt sur ce terme datant du siècle de Rabelais, mais un peu tombé dans l’oubli depuis.

En conclusion donc, la forme draconique semble avoir été créée selon un processus de création d’adjectifs qui n’est pas inusité en français, et le latin draco a subi une corruption de sa prononciation au cours du premier millénaire de notre ère, corruption consommée déjà il y a presque 1000 ans, comme l’atteste la Chanson de Roland qui déjà utilise la forme actuelle dragon. Pourquoi et selon quel processus l’un est devenu l’autre, le C est devenu G, est cependant une autre question.

Vous n’avez qu’à penser aux mots suivants :

Second, seconder, secondaire, eczéma, où le c note déjà le son correspondant au g.
Si on modifie l’orthographe par la suite, c’est pour mieux traduire la diction.
Voilà comment je me l’explique.
De surcroît la syllabe con, prononcée gon, est sous l’accent, ce qui favorise le voisement.

 

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