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What is the capital of Tunisia?

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What is the capital of Tunisia?

Point de vue narratif VS Statut du narrateur

Au sujet de l’exemple de Maupassant, l’article, faisant l’objet d’un avertissement et basé sur une seule source, énonce :

Le statut interne est caractérisé par l’emploi de la première
personne, il implique un personnage narrateur interne à l’histoire. On
l’appelle narrateur-personnage.

Le fait que le narrateur interne soit un personnage du récit
n’implique pas forcément que la narration se fasse à la première
personne (exemple : dans Pierre et Jean de Maupassant, la narration
décrit la vision que Pierre a des hommes et des femmes sur la plage de
Trouville ; le point de vue est celui de Pierre, personnage, donc
interne, mais tout est narré à la troisième personne). Par conséquent,
lorsque le narrateur est extérieur à l’histoire mais qu’il adopte un
point de vue interne, c’est comme s’il « entrait » dans la tête du
personnage.

[ Wikipédia « point de vue narratif » @ statut interne (du narrateur)]

On peut retrouver le passage de l’œuvre auquel on semble faire référence :

Mais tout à coup, comme s’il s’éveillait, il les aperçut
distinctement; et une haine surgit en lui contre eux, car ils
semblaient heureux et contents.

Il allait maintenant frôlant les groupes, tournant autour, saisi par
des pensées nouvelles. Toutes ces toilettes multicolores qui
couvraient le sable comme un bouquet, ces étoffes jolies, ces
ombrelles voyantes, la grâce factice des tailles emprisonnées, toutes
ces inventions ingénieuses de la mode depuis la chaussure mignonne
jusqu’au chapeau extravagant, la séduction du geste, de la voix et du
sourire, la coquetterie enfin étalée sur cette plage lui
apparaissaient soudain comme une immense floraison de la perversité
féminine. Toutes ces femmes parées voulaient plaire, séduire, et
tenter quelqu’un. Elles s’étaient faites belles pour les hommes, pour
tous les hommes, excepté pour l’époux qu’elles n’avaient plus besoin
de conquérir. Elles s’étaient faites belles pour l’amant d’aujourd’hui
et l’amant de demain, pour l’inconnu rencontré, remarqué, attendu
peut-être.

Et ces hommes, assis près d’elles, les yeux dans les yeux, parlant la
bouche près de la bouche, les appelaient et les désiraient, les
chassaient comme un gibier souple et fuyant, bien qu’il semblât si
proche et si facile. Cette vaste plage n’était donc qu’une halle
d’amour où les unes se vendaient, les autres se donnaient, celles-ci
marchandaient leurs caresses et celles-là se promettaient seulement.
Toutes ces femmes ne pensaient qu’à la même chose, offrir et faire
désirer leur chair déjà donnée, déjà vendue, déjà promise à d’autres
hommes. Et il songea que sur la terre entière c’était toujours la même
chose. Sa mère avait fait comme les autres, voilà tout! Comme les
autres?—non! Il existait des exceptions, et beaucoup, beaucoup! Celles
qu’il voyait autour de lui, des riches, des folles, des chercheuses
d’amour, appartenaient en somme à la galanterie élégante et mondaine
ou même à la galanterie tarifée, car on ne rencontrait pas sur les
plages piétinées par la légion des désoeuvrées, le peuple des honnêtes
femmes enfermées dans la maison close.

[ Pierre et Jean, Guy de Maupassant, 1887 ]

Et essayer de le comparer à un autre passage de la même œuvre :

Roland s’écria:

—Tenez, voici la Normandie qui se présente à l’entrée. Est-elle
grande, hein?

Puis il expliqua la côte en face, là-bas, là-bas, de l’autre côté de
l’embouchure de la Seine—vingt kilomètres, cette embouchure—disait-il.
Il montra Villerville, Trouville, Houlgate, Luc, Arromanches, la
rivière de Caen, et les roches du Calvados qui rendent la navigation
dangereuse jusqu’à Cherbourg. Puis il traita la question des bancs de
sable de la Seine, qui se déplacent à chaque marée et mettent en
défaut les pilotes de Quilleboeuf eux-mêmes, s’ils ne font pas tous
les jours le parcours du chenal. Il fit remarquer comment le Havre
séparait la basse de la haute Normandie. En basse Normandie, la côte
plate descendait en pâturages, en prairies et en champs jusqu’à la
mer. Le rivage de la haute Normandie, au contraire, était droit, une
grande falaise, découpée, dentelée, superbe, faisant jusqu’à Dunkerque
une immense muraille blanche dont toutes les échancrures cachaient un
village ou un port: Etretat, Fécamp, Saint-Valery, Le Tréport, Dieppe,
etc.

Les deux femmes ne l’écoutaient point, engourdies par le bien-être,
émues par la vue de cet Océan couvert de navires qui couraient comme
des bêtes autour de leur tanière; et elles se taisaient, un peu
écrasées par ce vaste horizon d’air et d’eau, rendues silencieuses par
ce coucher de soleil apaisant et magnifique. Seul, Roland parlait sans
fin; il était de ceux que rien ne trouble. Les femmes, plus nerveuses,
sentent parfois, sans comprendre pourquoi, que le bruit d’une voix
inutile est irritant comme une grossièreté.

[ Pierre et Jean, Guy de Maupassant, 1887 ]

Dans le premier extrait, on remarque que même si on utilise la troisième personne (et peu d’ailleurs après la première phrase avec notre personnage directement), on explore le processus mental, on assiste à certains des constats que ce personnage fait; on découvre avec lui son raisonnement au fur et à mesure et il n’y a donc aucune prescience du narrateur et c’est là ce qu’on entend par « entrer » dans la tête du personnage dans le contexte du statut interne du narrateur ici; le point de vue est aussi assurément interne. Dans le deuxième extrait on note l’emploi fréquent du passé simple; on relate ce que le personnage raconte, le statut est externe; incidemment, les deux dernières phrases de l’extrait vont dans le sens de l’omniscience d’un narrateur qui qualifie son personnage et connaît les raisons de la réaction des interlocutrices.

 

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