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What is the capital of Tunisia?

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What is the capital of Tunisia?

Orthographie et orthographe

En 1539, l’ordonnance de Villers-Cotterêts impose le français1 dans tous les documents officiels, en remplacement du latin que le peuple ne comprenait plus depuis longtemps. Nombreux sont les lettrés habitués à rédiger en latin qui ont dû se mettre au langage maternel françoys. L’orthographe du français n’est pas figée. Le besoin se fait sentir d’une réforme qui homogénéiserait l’écriture et clarifierait les règles de grammaire.

Plusieurs écoles s’affrontent au milieu du XVIe siècle. Celle de Louis Meigret vise à simplifier l’orthographe en la mettant en conformité avec la prononciation, à l’image de ce que font les italiens, les espagnols et les allemands. Une autre, défendue en particulier par Guillaume des Autels, défend une écriture proche des racines latines.

Cette querelle et les arguments des uns et des autres est bien connue grâce à des ouvrages de l’époque.

Jacques Peletier du Mans, ami de Ronsard et Joachim du Bellay (la Pléiade) et qui prône une orthographe phonétique, écrit en 1547 :

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Pour l’orthographe, ils entrent en colère
comme pour chose indigne qu’on tolère,
En alléguant l’usage pour l’abus
Mais tout cela n’en vaut pas les tabust
(troubles)
Je ne me veux, comme eux, rompre la tête
La lettre laisse, et à l’esprit m’arrête.

En 1550, il publie :

Dialogue  
De l’Ortografe et prononciation Française, départi en deux livres par Jacques Peletier du Mans

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Le préambule de l’éditeur confronté à cette nouvelle forme d’écriture est instructif :

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Messieurs, vous devez, pour trois raisons, excuser aimablement les fautes qui se présenteront à vos yeux, en lisant une chose si ingénieusement inventée que ce présent traité. L’une est, l’absence de l’auteur. L’autre la nouveauté du sujet, tellement éloigné de notre commun usage d’écrire (louable néanmoins, pour beaucoup de causes que vous connaîtrez par le lecture de celui-ci) qu’il ne se faut point émerveiller, si ses préceptes mêmes ne sont gardés de tous points en lui, pour la première impression.

En 1550, Meigret publie Défenses de Louis Meigret touchant son orthographie française, contre les censures et calomnies de Glaumalis de Vezelet2, et de ses adhérents.

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Comme j’achevais de revoir un traité que j’ai dressé cet hiver touchant la grammaire française, j’ai eu ces derniers jours nouvelles d’un traité intitulé «de l’Antique écriture de la langue française et de la poésie, contre l’orthographe des maigretistes ».

Il écrit plus loin:

Venons meintenant ao demourant : je ne puis compręndre de qęll’ occazion tu as ajouté ao tiltre de ton euure, ę de la poesie contre l’orthographe des Meigretistes : car je ne puis ęntęndre c̨ete contrarieté : vu qe la poezíe trętte d’une fac̨on de parler par c̨erteines mezures de syllabes : ny ne trętte point de la fac̨on d’ecrire : attęndu q’on peut rymer sans ecritture : la ou l’art de bien ecrire qe nous pouuons appeller Orthographíe jit ęn la conoęssanc̨e dę’ caracteres ou lęttres, ę aotres figures, ę de leur puissanc̨’ ę proprieté pour pęrfęttemęnt rapporter l’imaje de la prononc̨íac̨íon : ny ne se męle de jujer si vne proze, ou ryme, ęt bien ordoné’ ę fętte selon lę’ regles du comun langaje, ou de la poęzíe.

Venons maintenant au demeurant. Je ne puis comprendre de quelle occasion tu as ajouté au titre de ton oeuvre, et de la poésie contre l’orthographe des Meigretistes, car je ne puis entendre cette contrariété vu que la poésie traite d’une façon de parler par certaines mesures de syllabes ni ne traite point de la façon d’écrire, attendu qu’on peut rimer sans écriture, là où l’art de bien écrire que nous pouvons appeler Orthographie git en la connaissance des caractères ou lettres, et autres figures, et de puissance et propriété pour parfaitement rapporter l’image de la prononciation, ni ne se mêle de juger si une prose, ou rime, est bien ordonnée et faite selon les règles du commun langage, ou de la poésie.

On voit que Meigret définit orthographie comme art de bien écrire tandis que ses adversaires utilisent orthographe.

Un an plus tard, pour soutenir l’idée que l’orthographe ne doit pas rester figée mais évoluer avec la prononciation, il écrit :

Parqoę qant a l’orthographie dę’ moz ę vocables c̨hacun deura la garder ęn son ecritture come de son tęns l’vzaje de la parolle le reqęrra. Lęssant ao demourant aos succ̨ęsseurs la męme libęrté de nouueao c̨hanjemęnt de leur prononc̨iac̨ion : dont nous auons vzé ęnuers l’antiqité : come l’esperianc̨e le nou’ montre.

Par quoi quant à l’orthographie des mots et vocables, chacun devra la garder en son écriture comme de son temps l’usage de la parole le requerra. Laissant au demeurant aux successeurs la même liberté de nouveaux changements de leur prononciation dont nous avons usé envers l’antiquité, comme l’expérience le nous montre.

Se plaignant du non respect de son orthographe par ses éditeurs, Meigret écrit en 1554 :

Au demeurant, si le batiment de l’escripture vous semble autre et different de la doctrine qu’autrefoys je mis en avant, blamez en l’imprimeur, qui a préféré son gain à la raison : esperant le faire beaucoup plus grant et avoir plus prompt depeche de sa cacographie, que de mon orthographie.

On peut donc observer que le mot orthographie est utilisé par Meigret, moins régulièrement par ses partisans comme Jacques Peletier du Mans qui a pu écrire ortografe, mais que ses adversaires écrivaient eux orthographe.

C’est confirmé dans l’ouvrage « Art poetique francoys, pour l’instruction des jeunes studieux, & encor peu avancez en la poësie francoyse » de Thomas Sébillet et Charles Fontaine où l’on trouve :

Je passe cela que tu écris Deffence par double f et un c, à la manière des praticiens que tu appelles dépravateurs d’orthographe, au chapitre 7. du 2. et non Defense par simple f et s, selon sa vraie origine. Car la paradoxe orthographie (qu’ils appellent orthographe) […] est tant vaine et incertaine que le procès est encore pendant, les uns suivant la raison, les autres l’usage, les autres l’abus, autres leur opinion et volonté.

Dans un ouvrage intitulé Abrégé de l’art poétique français (1565), Ronsard qui soutenait sans les avoir adoptées les idées de Meigret, on trouve un chapitre intitulé « Des personnes des verbes françois, et de

 

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