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What is the capital of Tunisia?

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What is the capital of Tunisia?

L’histoire du vouvoiement

There is a fascinating article on Wikipedia about this question. It suggests that starting in the fourth century Roman emperors were addressed using the plural “vos”, as plurality is a symbol of power.

This usage apparently spread, so that now all Romance languages have a distinction between second person singular forms to express formality/familiarity.

Apparemment, d’après cet article que je cite,

Le pluriel de majesté apparut sous le règne de Dioclétien, en l’an 285, lorsqu’il devint nécessaire d’instaurer une direction collégiale à la tête de l’Empire romain (le Bas-Empire, ainsi que l’appellent les historiens), celui-ci s’étendant alors de l’Écosse à l’Égypte : ce fut la “tétrarchie”, associant deux Augustes […] à deux Césars […].
Ces empereurs prirent alors l’habitude de s’exprimer à la première personne du pluriel, chacun feignant de parler autant au nom des trois autres qu’au sien propre.

Il est donc vraisemblable qu’en retour, on s’adressait, même qu’à l’un seul d’entre eux avec “vous”.
Cela ma semble en tout cas fort plausible.

La suite de l’article est tout aussi marquante:

Puis l’Âge d’or s’éloignant toujours davantage, et les guerres et troubles succédant aux troubles et aux guerres, les tenants du pouvoir ne surent qu’imposer par la coercition le respect que n’inspiraient plus spontanément leurs façons de mener le monde… Dès lors, le souvenir de son origine ne fut plus que l’apanage de quelques érudits, et le vouvoiement s’installa dans nos vies comme marque d’une politesse formelle.

Marcel Cohen signale dans son Histoire d’une langue : le français que c’est à l’époque féodale que qu’en France on a commencé à employer vous au lieu de tu par
respect pour une personne mais que l’emploi n’est pas régulier dans les textes.

J’ai trouvé des exemples précis dans :
Wolff Philippe. Premières recherches sur l’apparition du vouvoiement en latin médiéval. In: Comptes-rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 130e année, N. 2, 1986. pp. 370-383.
doi : 10.3406/crai.1986.14393
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1986_num_130_2_14393

L’auteur fait une étude de l’utilisation du tutoiement et du vouvoiement dans la correspondance. Il précise qu’il faudrait aussi examiner les autres types de sources, en particulier les remarques des grammairiens.
En conclusion de l’article :

Du tutoiement général à l’époque latine classique, nous sommes
passés à une dualité tutoiement-vouvoiement, avec de curieux
passages d’une forme à l’autre dans certaines lettres. Deux étapes
paraissent pouvoir être signalées : l’une, entre le IIe et le IVe siècle,
c’est l’apparition du vouvoiement dans certaines formules de politesse ; mais il reste à lier à ces formules un sentiment profond de révérence, qui amène à étendre l’usage du vouvoiement à l’ensemble du discours. Il semble bien que cette mutation se soit accomplie à l’époque carolingienne. Nous ne saurions d’autre part trop insister
sur la signification, à la fois psychologique et sociale, de cette
mutation.

Simplement une comparaison des vouvoiements et de leurs significations à l’époque contemporaine.

En France, le vouvoiement est la manière normale de s’adresser à une personne que vous ne connaissez pas et sous-entend, sinon un certain respect, du moins une certaine réserve dans la familiarité. Vous pourrez remarquer, si vous avez assisté en France, à des confrontations verbales, par exemple entre automobilistes, qu’un seuil significatif d’agressivité est franchi lorsqu’un (au moins) des protagonistes se met à tutoyer son interlocuteur : il semble en fait assez difficile d’insulter quelqu’un en le vouvoyant, mais cela peut se pratiquer, au risque de l’incompréhension d’une de parties.
Toujours en France, le tutoiement est courant entre gens jeunes et avec les personnes familières et requiert malgré tout une certaine proximité, réelle ou supposée.

En Italie, il m’a toujours semblé que le tutoiement était très rapide, que l’on s’adressait à vous d’abord par exemple comme “lei”, puis assez vite, on passait au tutoiement. Ce n’est à mon avis pas une marque de familiarité, mais une sorte de désir social d’éviter cette période d’attente avant la familiarité et de sauter l’étape des préliminaires. C’est un grand classique des films français d’avant les années soixante-dix d’entendre un couple d’abord se vouvoyer et, séduction consommée, de se tutoyer, signifiant au spectateur, même s’il est endormi, que les héros sont passés à l’acte et ont atteint le degré ultime de la familiarité. Un autre grand classique aujourd’hui presque disparu est le vouvoiement entre époux, presque un oxymoron. Il était relativement fréquent dans les années cinquante dans les milieux qui se considéraient eux-mêmes comme aisés ou désireux d’assurer l’apparence d’une certaine tenue ; ce vouvoiement-là a maintenant presque complètement disparu, probablement victime des réflexions graveleuses qu’il suscitait.

Le vouvoiement est très présent en Russie, un pays où l’on ne tutoie que les très proches. Il y a dans la langue russe plusieurs poids pour le vouvoiement et c’est une marque de respect que de s’adresser à quelqu’un en utilisant son patronyme “Cher Dmitri Ivanovitch”, qui recèle une familiarité respectueuse, et je ne peux penser en français à aucune expression équivalente, qui convoque l’ascendance de votre interlocuteur avec une certaine déférence. Bien entendu, il est impossible de s’adresser à un inconnu de la sorte, et j’ai l’impression que ce dosage subtil est ignoré par le français aussi bien que par l’anglais et que les russes disposent dans leur langue d’un éventail plus riche.

J’aimerais avancer une hypothèse un peu semblable sur le fond aux deux empereurs romains, je n’ai aucune preuve ni fait de recherches sur le sujet mais c’est par déduction que je l’avance.
En règle générale, (sauf peut-être à l’égard d’un jeune prince) on ne vouvoie que des adultes. Mon hypothèse est que lorsque l’on dit “vous” on s’adresse à la personne comme représentante d’un couple supposé, qui peut être vu comme une entité plurielle composée de deux moitiés (la femme et le mari). Le un dual est ce que l’on peut appeler le monisme dialectique, présent dans le taoïsme ou représenté dans les mythologies (Janus par exemple), dans la Tradition en somme. Comprendre que le couple est une personne faite de deux corps qui naît lors de leur union (=faire un).
L’idée est donc que le vouvoiement s’adresserait spécifiquement, et originellement, à une personne qui est en âge de se marier, une personne complète d’une certaine manière, et suis les mêmes raisons de politesse évoquées concernant les empereurs romains (qui est un “vous” plus hiérarchique).
Tutoyer une dame mariée reviendrait en quelque sorte à l’appeler Mademoiselle, le vouvoiement est donc plus formel et poli lorsque l’on s’adresse à un(e) inconnu(e). D’un autre côté, bien connaître une personne permet de mieux pouvoir la dissocier de son couple (concernant ses choix, ses actions etc.) et ainsi un “tu” est surement plus adéquate car plus certain (typiquement dans le cadre familial, le tutoiement d’un adulte fait donc partie du registre familier).

 

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