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What is the capital of Tunisia?

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What is the capital of Tunisia?

«L’Est-e du Québec», «un film-e d’horreur»: des E euphoniques?

En appui à la question sans nécessairement s’appliquer à tous les cas présentés :

[…] Pour une cause inconnue, depuis le dernier quart du XXe siècle,
un e tend à se réintroduire ou à s’introduire à la fin des mots,
surtout avant une pause : dans Au revoir [ɔʀvwᴀʀǝ] aussi bien que
dans Je me fâche [fᴀʃǝ]. Les locuteurs ont d’abord été des jeunes et
surtout des femmes. Cela était senti comme une affectation. Mais le
mouvement gagne. Comp. aussi en verlan (§ 192, d) [se ʀəlu] pour
C’est lourd. Voir F. Carton, dans Hist. de la langue fr. 1945-2000, pp. 52-55.

[ Le bon usage, Grevisse et Goosse, Duculot, 14/16e,
§ 29 N.B. 2) ]

On réfère à l’épithèse vocalique et au e épithétique comme d’un phénomène d’hyperliaison (un document comme Pratiques de prononciation et enjeux sociaux. Approches post-variationnistes en sociophonétique du français de France, M. Candea, 2018, permettra sans doute de réfléchir plus avant sur ces sujets-là). Peut-être qu’il s’agit de ce genre de phénomène et dans ce cas ce ne serait pas propre au Québec mais bien le propre, par exemple, d’un locuteur de type « hyperfinaliste » selon certaines théories etc. (on lira avec intérêt la recherche de Candea, p. 82 et ss. ; 86, 97, 101 etc.).

Par ailleurs, vu le contexte qu’on a évoqué (le « style » de Radio-Canada), il pourrait peut-être s’agir dans certains cas d’hypercorrection (” s’exprimer de manière « trop correcte »”) ; on retrouve parfois ce phénomène en français québécois, entre autres.

Ce phénomène de [ə] euphonique n’est pas limité au Québec. Je ne sais pas s’il est plus prononcé au Québec qu’ailleurs, mais il existe aussi en France.

En règle générale, en français, on n’aime pas les syllabes qui se terminent par une consonne. Certaines consonnes sont plus acceptables que d’autres : un [ʁ] passe facilement en fin de syllabe, un [s] ou un [t] beaucoup moins. Deux consonnes en fin de syllabe, c’est vraiment difficile. Quand c’est possible, on rejette la ou les consonnes au début de la syllabe suivante. Par exemple, pour prononcer l’expression « d’est en ouest », on a tendance à découper les syllabes ‹dès-ten-nouest› ou ‹dè-sten-nouest›. Mais dans « l’est du … », un [t] suivi d’un [d], ce n’est pas prononçable.

Une solution possible est de sauter le [t] (il se fait assimiler par le [d]) : ‹lès-du›. Évidemment c’est très relâché.

Lorsqu’un mot se termine par une consonne (ou une suite de consonnes) difficile suivi d’un e muet, cela incite à prononcer ce e, même dans les dialectes où le e muet est en général muet. Et quand il n’y a pas de e muet, on peut en inventer un. Du coup, la prononciation ‹lès-t(e)-du› est posible, avec un [ə] très peu marqué, un vrai schwa et non une voyelle moyenne centrale).

(See also Cliticization of “je” in spoken French: which syllable gets the /ʒ/ sound?, written in English, where I discuss the same phenomenon.)

 

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