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What is the capital of Tunisia?

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What is the capital of Tunisia?

« Hériter qqch. » vs « hériter de qqch. » ?

La phrase J’ai hérité la maison n’est pas une phrase correcte.

On hérite toujours de quelque chose : j’ai hérité de mon père, d’une voiture, d’une maison.

Il n’y a pas de différence de sens, puisqu’on comprendra via les deux phrases que vous avez hérité de la maison. Mais d’un point de vue grammatical, il manque la préposition de.

Tu as hérité la maison ? – Oui, je l’ai héritée.

Cette phrase est par conséquent incorrecte également.

Tu as hérité de la maison ? – Oui, j’en ai hérité. (?)

Cette phrase, elle, est tout à fait correcte.

Voilà la maison que j’ai héritée.

Même s’il y a des chances de pouvoir entendre ce genre de phrase, elle n’est grammaticalement pas correcte.

Voilà la maison dont j’ai hérité. (?)

Préférez donc plutôt cette formulation qui est correcte.

Heureux les débonnaires, car ils hériteront la terre.

[ Bible, traduction de Louis Segond, Matthieu 5 ]

Au LBU (Le bon usage, 14e édition, Grevisse et Goosse, ed. Duculot, au §285b5°+H12), on explique qu’avec le verbe hériter :

  • On utilise la préposition de pour indiquer l’origine de l’héritage (comparer avec le substantif héritier, au sens courant, où évidemment on utilise de aussi bien pour le bien que pour son origine)
  • Si on a uniquement un complément sur le bien, on peut utiliser
    avec ou sans la préposition de (n’apparaît pas dans Ac.9 ; sans étant plus littéraire, vu en particulier l’origine1 latine ecclésiastique où le complément était formé avec l’accusatif, voir Vulg. Ps. 24,13 : semen ejus hereditabit terram ; la semence de lui héritera la terre, au Psautier de Cambridge)
  • Si on a les deux compléments, quant au bien et à l’origine, on dit
    hériter qqc. de qqn. (hériter qqn. de qqc., jusqu’au 16e pour laisser qqc. en héritage à quelqu’un)
  • Hériter de qqc. de qqn, est rare et peu recommandable (régimes mixtes) ; moins désagréable à entendre avec dontLe maire de Verrières devait une réputation d’esprit […] à une demi-douzaine de plaisanteries dont il avait hérité d’un oncle », Stendhal, Rouge), et encore moins avec enL’Italie n’a pas inventé la mosaïque : elle en hérita des Grecs. », Cl. Roger-Marx, dans le Figaro litt.)

Il est difficile d’avoir une présentation systématique dans un dictionnaire (TLFi : A. − Emploi trans. dir. ou indir. Hériter (de) qqc.; hériter (qqc.) de qqn ; B. − Hériter (de qqn)). Une difficulté est qu’on se demande parfois si on a affaire à un complément distinct ou au complément du nom à même l’objet direct unique (de la maison de ma mère vs. d’une maison, de ma mère). Au Larousse, on découpe selon les formes transitive, transitive indirecte et intransitive, puis on traite de difficultés :

Hériter qqch, hériter de qqch = recevoir par voie de succession. Il a hérité une très grosse fortune. Elle a hérité de la maison de ses parents.
Hériter de qqn = recueillir sa succession. Ils ont hérité de leur grand-mère sa propriété en Provence.


Il existe sans doute des nuances entre le sens juridique d’être héritier (avoir vocation à prendre une masse de biens, par la loi) et celui d’être légataire (se voir remettre un bien particulier) ; mais héritier au sens courant englobe les deux, ainsi que le verbe hériter. On peut comparer le dernier exemple au Larousse avec ce qui suit, pour fins de réflexion, à savoir peut-on parler uniquement de recueillir la succession d’une personne sans associer le bien qu’on nomme à la personne qui donne :

J’ai hérité de ma grand-mère ma maison en Provence. [?]


R. Il y a variation selon le type et le nombre de complément(s), le registre, l’époque, et peut-être incidemment selon le sens. Enfin, comme on l’a vu, on peut dire j’ai hérité la maison ou j’ai hérité de la maison.


1 On note que c’était aussi bien dans le sens de donner que recevoir en héritage (12e). Ailleurs on précise que ce fut d’abord dans le sens de donner : donner (qqch.) en héritage à qqn. Et ensuite dans le sens de recevoir : recevoir (qqch.) en héritage. De là provient la construction sans complément direct hériter de qqn. au 17e (Dictionnaire historique de la langue française, dir. A. Rey, ed. Le Robert).

 

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