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What is the capital of Tunisia?

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What is the capital of Tunisia?

Différentes manières de dire « manger » de façon familière

Les termes proviennent de l’argot et sont toujours plus ou moins argotiques ; de même que les termes supplémentaires dont il est question dans la seconde partie de la question ils sont tous plus en moins entachés de vulgarité, tout au moins pour les français les plus exigeants en matière de langue française. Voyons d’abord un ngram pour les fréquences comparées de leur emploi (ngram).
« Bouffer » est tout à fait national, je crois être assez sûr de ça. C’est un terme populaire pour le TLFi ; il a possiblement gagné en tolérance dans les décennies passées pour devenir seulement familier.
« Grailler » est bien familier ; c’est tout simplement un synonyme de « manger » avec une possible connotation (répété ci-dessous) ;ce terme est énormément moins courant que « bouffer », lequel se compare à « becqueter » de la même façon (voir ngram précédent) ;

Le verbe grailler est employé dans le langage familier pour décrire l’acte de s’alimenter. C’est un terme plutôt bienveillant, qui désigne un repas agréable et appétissant, souvent à base de nourriture riche.
Exemple : Il a préparé un festin. On va bien grailler.

Chose surprenante, le terme « becqueter » est considéré comme de la langue courante par le TLFi, pas un terme familier (TLFi). Je le considère personnellement comme vulgaire, argotique.

Voici d’autres termes, avec certaines de leur connotations particulières ;

  • tortorer : populaire ref
  • bâfrer fam. et pop., manger gloutonnement et avec excès
  • boulotter Arg. signifie tout simplement « manger »
  • croûter Arg. manger
  • briffer Pop. Manger avidement et gloutonnement.
  • casser la croûte : se restaurer, manger ; signifiait encore récemment « manger un morceau » (1798 casser la croûte « manger un morceau » (Ac.)) mais le sens a été détourné.

Je ne connais pas de différences régionales dans l’emploi des mots « bouffer », « becqueter » et « grailler ». Il est possible que certains soient plus répandus que d’autres selon les régions, il faudrait une étude plus fine.

Bouffer est d’origne onomatopéique, le radical buff évoquant le gonflement « et suggère plus particulièrement l’action de lâcher de l’air après l’avoir gardé la bouche close et gonflée ». Le sens particulier de « gonfler les joues par excès d’aliments (16e siècle) est sorti d’usage mais a donné par métonymie celui de mange goulûment. » (DHLF)

Becqueter vient de bec, désignation populaire de « bouche ».

Grailler vient de l’ancien français graillon (rôtir sur un gril), la graille (nourriture) est apparu au XXe siècle, et de là « grailler » (1944). (Source DHLF).

Tchaper, par contre, est un usage local du sud-ouest de la France. Le mot vient de l’occitan chapar [tʃapaʁ] – (Bernard Vavassori – Petit précis de parler méridional). Ça a plus le sens de « dévorer » que de manger.


À ceux-ci j’en ajoute deux qui sont assez fréquents me semble-t-il.

Bâfrer (1740), de baufrer (1507) dérivé de l’onomatopée baf qui évoque ce qui est épais, boursouflé, gonflé, puis le fait de manger gloutonnement, les joues étant gonflées de nourriture. (Source DHLF)

Boulotter (bouloter). L’histoire de ce mot, trouvée dans le Dictionnaire du français non conventionnel (Jacques Cellard et Alain Rey) me semble assez intéressante pour être partagée ici.

L’histoire du mot est complexe et mal connue. Nous pensons qu’il s’agit d’un même verbe boulotter, apparu vers 1830, intransitif, avec le sens 2 [*] et une sujet personnel (Je boulotte, je me laisse vivre). Ce sens s’est bien maintenu tout au long du 19e siècle ; il est largement attesté dans H. Monnier (Les bas-fonds, passim) et encore dans Zola (« Pendant une année encore la maison boulotta », L’assomoir) et Courteline.
Vers 1840-1845, deux sens se greffent sur le premier. L’idée de « vivoter plutôt bien » engendre naturellement celles de « avoir du travail », « avoir à manger ». La première est bien attestée dans H. Monnier ; c’est très probablement boulotter en ce sens qui a fourni boulot, travail, mais s’est transformé en boulonner, familier. La seconde notion, celle de « manger à sa faim », a à peu près éliminé les deux autres sens ; elle a certainement été favorisée dans sa diffusion par la proximité de bouffer. Le verbe est à l’origine un diminutif de bouler « rouler comme une boule » (Cf. « Ça roule ! », attesté en ce sens en 1800.

*sens 1. transitif : manger. sens 2. intransitif : aller doucement, suivre son cours de façon satisfaisante (sens disparu au 20e siècle).

Se taper utilisé uniquement avec un complément (« j’ai bien envie de m’taper un burger »). Vient du sens sorti d’usage de « taper quelque chose » qui signifiait « se servir abondamment de quelque chose ». (DHLF)

On dit aussi  se taper la cloche. Pour l’instant je n’ai pas trouvé de source à laquelle je ferais pour dire pourquoi « la cloche » (cloche = la tête ne me convainc pas).


Et d’autres qui me semblent moins courants :

Jouer des dominos. En argot les dominos ce sont les dents (par analogie de forme et de couleur avec les plaquettes du jeu du même nom et qui autrefois étaient en ivoire). Au 19e siècle on employait l’expression argotique « Jouer des dominos » pour dire manger. (Dictionnaire du français non conventionnel)

«C’est affaire à toi, me dit-il, comme tu joues des dominos, à te voir, on croirait que tu morfiles dans de la crignole » (Les mémoires de Vidocq, Tome 3)

Se caler les joues (se les caler) :
Apparu au 19e siècle « par extension du sens de caler qui signifie “installer confortablement” » (DHLF)

«… il est expressément convenu que “tous les mecs seront cuistots, chacun son tour”, et qu’ils seront condamnés “à bouffer de leur tambouille au lieu de se les caler avec des frites,…” » (Roland Dorgelès, Les croix de bois)

S’en mettre (s’en foutre) plein la lampe expression datant du début du XXe siècle et qui se rattache au sens argotique de lampe * « estomac ». (DHLF)

*Sens argotique qui dérive du sens initial du mot lampe : récipient contenant un liquide.

Comme un chien, comme un porc, comme une bête, je mange, je mange, je bouffe, je bâfre et je me gave, à m’en faire éclater, à me faire crever. Je m’en mets plein la panse, plein la gueule, plein la lampe. Je veux m’enfoncer dans le manger, m’y vautrer, m’y noyer. (Rachel Hausfater Yankov.

Il existe énormément d’expressions familières pour dire manger et ma réponse ne saurait être exhaustive. Un petit aperçu dans Le Bouquet des expressions imagées de Sylvie Claval et Claude Duneton.

 

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