Je propose ce qui est vu est vu, calqué sur « ce qui est fait est fait », pour exprimer ce que tu désignes.
Et, plus trivialement, « il est trop tard » sur un ton tragique, avec le thème dramatique de la perte de l’innocence en arrière-plan, ça te pose ton contexte.
Je ne vois rien de plus idiomatique qui soit spécifique au visionnage.
En essayant de rester simple :
Maintenant c’est trop tard, je l’ai vu.
Bon ben, ça, c’est fait…
sur un ton légèrement fataliste, et un peu dégoûté. Ca ne traduit pas du tout le côté tragique de la chose, mais plutôt l’envie de ne jamais revoir ce qui a été vu.
Ce que j’ai trouvé de plus proche jusqu’à maintenant :
J’aurais aimé ne jamais voir ce que j’ai vu
Je propose un simple:
Je regrette d’avoir vu cela.
Sinon, je me souviens d’une expression de ma grand-mère qui fait référence à l’ouïe:
Il vaut mieux entendre ça qu’être sourd…
S’il s’agit d’un contexte pénible, choquant
Ce qu’on a vu ne peut être effacé
On ne peut oublier ce qu’on a vu
Il y a l’expression
Cachez ce sein que je ne saurais voir
Elle n’est pas du tout équivalente à la vôtre, mais il me semble qu’elle porte aussi un idée de vision engageante impossible à oublier, et elle a le mérite d’être hyper connue, en France du moins. Elle fonctionne, certes avec les seins, mais aussi très bien avec les films d’horreurs, notre libido étant ce qu’elle est.
Elle vient d’une pièce de Molière il me semble, mais on la trouve aussi chez Victor Hugo, on la trouve partout. Molière + Hugo, ça justifie bien quelques approximations de sens 🙂
Sur un ton plaisant :
“C’est gravé dans ma mémoire à l’encre indélébile”
Pourquoi ne pas construire le néologisme “dévoir” sur le modèle de défaire, démettre, dédire, dévoyer, etc. “Ce qui a été vu ne peut être dévu.” Je sais, c’est étrange, mais tout est question d’habitude, ou de licence poétique. Les anglophones ne se privent pas d’appliquer le préfixe “un” à toutes sortes de verbe et même de substantif qui n’ont rien demandé (par exemple).
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