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What is the capital of Tunisia?

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What is the capital of Tunisia?

Caractéristiques linguistiques du français en linguistique comparée

Il n’y aucune raison linguistique que ce soit. Prétendre le contraire tient du pur chauvinisme.

La seule raison, c’est que le français est devenue la langue de l’aristocratie européenne au cours du 18e siècle (un peu au même titre que le Grec était la langue des Romains cultivés), et son maintien subséquent n’est rien de plus que que de l’inertie culturelle des plus classiques.

Personnellement (théorie entièrement personnelle!), je crois que le courant Précieux, vers la fin du 17e siècle, et son approche plutôt élitiste, voire carrément classiste, on rendu le français très attirant aux yeux des aristocrate et de la royauté du reste de l’Europe, et même au-delà (le français était aussi parlé à la cours d’Égypte).

« alors qu’en Italie la muse converse en chantant, qu’en France elle raconte et ratiocine avec préciosité, qu’en Espagne elle a l’imagination chevaleresque, qu’en Angleterre, elle pense avec acuité et profondeur, que fait-elle en Allemagne ? Elle imite! » (1)

On pourrait effectivement partir ainsi d’un présupposé génie des langues, accumuler deux ou trois clichés et aboutir immanquablement à ce que Lefebvre nomme un nationalisme ontologique.
C’est à la critique de ce genre d’affirmation que se sont attachés les divers intervenants dans cette question mais je crois comprendre que ce n’est pas là la préoccupation de l’OP.


Et cette préoccupation n’est pas absurde. Tout informaticien sait que certains langages de programmation conviennent mieux à certains types de développements que d’autres et ce même si le choix final reposera le plus souvent sur des questions de disponibilité et de compétence quand ce ne sera que de banale affinité. Pourquoi en irait-il différemment avec les langues des hommes ?
Et cette préoccupation a toute légitimité à être exposée ici. Une langue appartient plus à ceux qui la pratiquent qu’aux linguistes qui la décortiquent.


Un critère comptable :

C’est commode ça la compta… le comptage est factuel et la conclusion nécessairement objective.

Compter les mots : On serait évidemment bien tenté de se dire que plus une langue a de mots et plus elle offre de possibilités de s’exprimer avec précision. Au lexique le plus fourni, l’apanage de la précision.
Bon… je passe sur la difficulté qu’il y aura à se sortir du cas des synonymes (mots différents n’offrant aucune précision supplémentaire) et des homonymes (mots identiques offrant plusieurs sens différents)… pour tomber sur l’écueil qui fout tout en l’air : Comment traiter le cas de l’allemand et de sa facilité à fabriquer des mots valises ? Le célèbre Unabhängigkeitserklärung… y compte pour un ou pas ?

Compter les intraduisibles : Si, dans une traduction de Langue A vers Langue B on peut dénombrer plus de mots (ou expressions ou tournures syntaxiques ou tournures grammaticales) intraduisibles (2) que dans l’autre sens alors A pourra sans conteste et objectivement être dite plus riche que B.

À cet égard, le verdict est sans appel, sur un corpus très étendu… (incluant aussi évidemment que forcément des textes… philosophiques) :

1/ Allemand
2/ Grec ancien

3/ Les autres! Au fait… c’est quoi les autres ?

Classement confortant alors l’intuition de… Martin Heidegger (3) et de la tradition qui s’ensuivra que l’on ne peut faire de philosophie sérieuse qu’en allemand.
Mais attention! Si on peut admettre que la plus riche des langues est la plus capable de dire l’être dans tous ses états… en fait-ce pour autant la plus capable à dire le vrai ?


D’ailleurs, que compte-t-on et est-on bien sûr qu’on parle tous de la même chose ?
Quand l’Allemand écrit : die Welt que je vais m’empresser de traduire, moi m’sieu!, moi! facile! par : le monde… au fait! Est-ce bien si immédiat que cela ?
De fait, cette traduction n’est acceptable qu’à la condition expresse que le concept que l’allemand étiquette par die Welt soit rigoureusement identique au concept que le français étiquette par le monde. C’est encore à dire que :

  • Soit ces concepts sont identiques à une chose-en-soi, sorte de recette de cuisine ou plan suivis rigoureusement par un Grand-Architecte et laissés par suite dans le domaine public… ce qui est un à priori tout aussi dogmatique qu’idéaliste,
  • Soit que ce concept fait partie des universaux, à priori dogmatique d’un autre idéalisme,
  • Soit que ces mots étiquettent un phénomène dont la représentation est identique pour l’Allemand et le Français, un signifié transcendental, encore un à priori d’un encore autre idéalisme.

Et là ? Hé bhé on est mal ! Qu’est-ce qu’on comptait tout à l’heure en tant que difficultés de traduction ? Mhé! Sauf à priori dogmatique, TOUT, absolument TOUT est rigoureusement impossible à traduire.

Alors ? Geist = Esprit ? Quiconque se plonge dans la traduction réalise immédiatement que les lexiques dessinent des cartes de concepts qui ne se recouvrent pas, que les réseaux conceptuels ne se superposent pas, réalité que Schleiermacher exprime mieux que je ne le pourrais :

« chaque langue contient […] un système de concepts qui, précisément parce qu’ils se touchent, s’unissent et se complètent dans la même langue, forment un tout dont les différentes parties ne correspondent à aucune de celles du système des autres langues, à l’exception et encore, de Dieu et de l’Être, le premier substantif et le premier verbe. Car même l’absolument universel, bien qu’il se trouve hors du domaine de la particularité, est éclairé et coloré par la langue » (4)

Un mot ne représente qu’un point de vue, une somme d’expériences sur une chose dont la réalité agit au mieux en tant que principe régulateur ? Ergo… :

L’allemand est la langue la plus appropriée pour exprimer… la philosophie allemande!

Oh! Wait! Quel allemand au fait ? Pas celui de Kant hein ? Si ? Demandez donc à Heine, Nietzsche ou Schopenhauer ce qu’ils en pensent de l’allemand de Kant! (5)… Ergo :

L’allemand-de-Heidegger est la langue la plus appropriée pour exprimer la philosophie de Heidegger!

est la seule conclusion rationnelle à laquelle on peut aboutir.
Je réalise bien que vous avoir contraint à avaler trois pages pour balancer en conclusion une tautologie va me valoir une projection de tomates, j’espère juste que la logique que j’ai cherché à y mettre aura transformé une intuition en connaissance rationnelle.

Et puis… surtout que… en fait… je n’en ai pas encore fini… tant… suspense… suspense :


Mais tout est dans tout… et réciproquement… vorweg!

Stay tuned!


1 : Herder, Lettres sur l’avancement de l’humanité, fin XVIIIe.

2 : Par intraduisible, j’entends non seulement qu’il ne soit pas traduit mais aussi le fait qu’il soit traduit très différemment en chaque occurrence ou que le traducteur doive recourir à un néologisme ou à un mot existant auquel il confère un nouveau sens. Bref! Une galère à traduire quoi! Que cela finisse traduit tant mal que pas.

3 : Martin Heidegger dont la propre contribution au score des intraduisibles allemands ne compte pas vraiment pour rien!

4 : In Des différentes méthodes du traduire 1999.

5 : Certains le diront Kanzleideutsch, d’autres glänzende Trockenheit que pour être conséquent… je vous laisse traduire… moi… je n’ai pas compris que c’était des compliments…

 

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